Alors qu’une discussion « animée » sur les réseaux sociaux lancée hier suite aux nouvelles déclarations de Bruno Dumont (P’tit Quinquin) faisait dire à certains que la fiction française ne bougeait pas et qu’elle ne rivalisait pas avec les fictions américaines, le CSA publie dans le même temps son palmarès d’audience des programmes de fictions dans les grands pays européens.
Alors que pendant très longtemps, la France faisait figure d’îlot isolé dans lequel sa fiction nationale fonctionne moins que la fiction étrangère et notamment américaine, ce nouveau palmarès tend à présenter une situation qui commence à s’orienter dans une nouvelle direction.

Pour la fiction française, plusieurs constats sont présentés:

• Pour la première fois depuis 2010, il y a parité entre succès nationaux et succès américains. Le chemin est encore long pour que, comme dans les autres pays mentionnés dans le rapport, notre fiction nationale soit dominante dans le palmarès. Mais l’inversion de cette tendance tend à prouver que quelque chose commence à se passer.
• Sur les succès américains, on assiste à un renouvellement des séries dans le classement avec l’entrée de 2 nouvelles séries: Person of interest et Unforgettable. Pour la première fois, la franchise des Experts n’y figure pas.
• Les succès de la fiction française sont portés par les programmes courts (Pep’s et Nos chers voisins) et les coproductions internationales dont Jo, annulée par TF1
• Les fictions françaises qui marchent sont des marques jeunes, des séries installées depuis peu, la plus « ancienne » étant Profilage et elle fut lancée en 2009.
• Le classement ne portant que les meilleures audiences de chaque pays, on n’y trouve que les audiences les plus fortes, indépendamment des chaînes et c’est donc une domination totale de TF1. Ce classement ne met pas en lumière la bonne forme de la fiction française sur les autres chaînes (les polars de France 2, Un village français, Plus belle la vie ou Scènes de ménage).

Bien entendu, tout n’est pas encore au top, il y a encore un long chemin à parcourir, mais c’est déjà un début qu’il faut souligner. Notre fiction a besoin de soutient et d’une critique objective pour avancer. Les deux ne sont pas incompatibles. Cela ne retire pas les qualités de la fiction américaine et les deux n’ont nullement besoin d’être mise en opposition pour exister. Le public semble en tout cas commencer à trouver son compte dans les programmes qui lui sont proposés tout en ne manquant pas de sanctionner un programme qu’il jugerait faible et peu intéressant.

Source: CSA (Merci à la Guilde des scénaristes pour le relais de ce rapport)
Crédits: TF1