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Galactica: L’autre guerre des étoiles (1978-1979) 1/3

Galactica: L’autre guerre des étoiles (1978-1979) 1/3
Christophe Dordain

Battlestar Galactica: un des programmes parmi les plus importants produits par la télévision américaine à la fin des années 1970 ? Certainement ! Certes, cette série aura fait l’objet d’une controverse de par son rapprochement inévitable avec l’œuvre de George Lucas. Toutefois, le temps passant, il reste avant tout une tentative intéressante de construction d’une série illustrant avec efficacité et un luxe de moyens conséquent le space-opera au petit écran

« Par la grâce du seigneur des Kobols, le Galactica continue à conduire les survivants en direction de ces lumières qu’ils nous aient été données de voir et qui ont disparues tout à coup, sans autre explication. Certains pensent que ces lumières, peut être celles des vaisseaux intergalactiques, viennent de la terre. Ce qui nous donnerait l’espoir, le grand espoir qu’ils ont atteint un degré très avancé de technologie. Jusqu’à présent, hélas, rien dans notre voyage ne nous laisse croire que nous pouvons cesser nos investigations, que nous ayons trouvé ce que nous cherchons. » (Voix de Patrick McNee dans la version originale ndlr).

Ce préambule ouvrant chaque épisode incarne la concrétisation, tardive, d’un vieux projet de Glen A. Larson, datant du milieu des années 1960 :  « The Adam’s Arch« , que la présence de « Star Trek« , et son échec relatif en terme d’audience bien que trois saisons aient été diffusés entre 1966 et 1969, avait empêché de prendre forme. Néanmoins, en 1977, après le succès planétaire de La Guerre des étoiles, ce concept devient, aux yeux des financiers et des décideurs, nettement plus viable et l’aventure du Galactica peut enfin commencer.

Lors de sa première diffusion sur le réseau ABC, le 17 septembre 1978, le magazine Neewsweek baptisa ce programme : « Le fils de Star Wars » afin de marquer ô combien cette série avait su capitaliser sur le succès foudroyant du film de George Lucas nonobstant les affirmations répétées du producteurs Glen A. Larson dans la presse. En effet, ce dernier a toujours insisté sur le fait que l’idée de « Galactica » était ancienne, antérieure à 1977, et datait de sa fascination pour le milliardaire Howard Hughes et de sa volonté de développer dès les années 60 une série, « The Adam’s Arch« , où le personnage central, nommé Adam, invitait toutes celles et ceux qui avaient fait la une du journal Times Magazine à le rejoindre dans une vaste et mystérieuse propriété dont il avait fait l’acquisition dans la banlieue de Las Vegas, en réalité un vaisseau spatial. Pressentant une fin prochaine du monde, Adam le milliardaire tentait alors de sauver le meilleur de l’humanité.

Malheureusement pour le producteur Glen A. Larson, ce type de sujet ne convenait pas aux décideurs en place dans les différentes chaînes de télévision au milieu des sixties. La science-fiction avait plus que du mal à trouver une place pérenne face aux séries westerns et médicales bien plus en vogue et surtout bien plus lucratives. En 1977, le succès au box-office du film de Lucas à la fin de la décennie suivante, va changer la donne et autoriser les espoirs les plus fous à Larson tout en lui attribuant les moyens financiers nécessaires ainsi que l’appui des meilleurs spécialistes en effets spéciaux pour concevoir son space-opera, John Dykstra en tête.

Initialement prévue pour être une mini-série de 3 heures pour la chaîne ABC, devant faire l’objet d’une double adaptation cinématographique en parallèle, « Battlestar Galactica » voit son destin transformé après quelques minutes de projection privée. En effet, après une demi-heure de visionnage, fascinés par le résultat visuel, et persuadés d’un succès d’audience sans précédent dans l’histoire de la télévision américaine, les pontes du réseau ABC décident de transformer cet essai en une série télévisée. Ils y voient une excellente opportunité de surfer sur la vague du space-opera lancée par Lucas et de profiter d’un battage médiatique hors normes.

Pourtant, la série ne va durer que le temps d’une saison avant de disparaître. Pourquoi cet échec inattendu ? Comme indiqué précédemment, « Battlestar Galactica » avait été conçu à l’origine pour être un téléfilm de prestige fractionné en 7 aventures. Or, lorsqu’il est décidé de transformer ce concept en une série hebdomadaire, les producteurs, acteurs et techniciens se heurtent à une cadence infernale (18 heures de tournage par jour, 6 jours sur 7) et à des scripts dont l’aspect répétitif va devenir plus que pesant.

S’ajoutent à cela, les difficultés inhérentes aux effets spéciaux, certes pris en charge par John Dykstra tout auréolé de sa gloire naissante grâce à « Star Wars« , et relayés ensuite par l’apport de techniciens chevronnés tels David M. Garber et Wayne Smith, mais bien trop nombreux et complexes pour le tournage d’une série hebdomadaire dont le budget évolue alors entre un et deux millions de dollars par épisode. Voilà pourquoi, face à ces problèmes récurrents, la deuxième saison de Galactica ne verra jamais le jour.

Apollo-Adama

C’est au cours du printemps 78 que débute la production de « Galactica » dans les studios Universal. Sa programmation est prévue dès septembre de la même année, à grands renforts d’encarts publicitaires et d’interviews dans la presse. La case horaire retenue par ABC est celle du dimanche soir de 20h à 21h.

L’audience est satisfaisante au cours des premières semaines puisque le pilote, diffusé le 17 septembre 1978, est vu par plus de 65 millions d’américains ! Puis, cette audience s’effrite quelque peu, hypothéquant à terme l’avenir du show. Pourtant, les responsables du studio n’hésitent pas à réunir plusieurs épisodes en une adaptation cinématographique qui sort dans les salles au Canada, Japon et en Europe à la fin de l’année 1978, puis au printemps, et au cours de l’été de l’année 1979. Le succès est immédiat, mais il ne permettra quand même pas la perspective de produire une seconde saison.

En France, c’est TF1 qui propose le pilote dans sa version cinéma le lundi 06 septembre 1982 à 20h30 alors que la série avait déjà été diffusée dans son format télé l’année précédente (comprenne qui pourra…).

Ultérieurement, la série « Galactica » sera reprogrammée en 1985, 1987 et 1988 sur Antenne 2, puis en 1989, 1990 et 1991 sur la Cinq. Depuis, seule Série Club l’a réintroduite dans sa grille au milieu des années 1990 avant que Sci Fi USA ne reprenne le flambeau tout comme SciFi France en 2006.

Battlestar Galactica est devenue avec le temps une référence du space-opera télévisuel. Souvent considéré comme le « Star Wars » du petit écran, les effets spéciaux de John Dykstra et les maquettes de Joe Johnson et de Ralph McQuarrie y sont certainement pour quelque chose. « Battlestar Galactica » est surtout innovatrice tant sur la forme que sur le fond.

La trame trouve ses racines dans l’une des plus grandes histoires de l’humanité, avec un scénario solidement construit prenant ses sources dans la Bible auxquelles s’ajoutent un panachage d’inspirations égyptiennes, phéniciennes ou hébraïques pour les costumes et l’univers visuel.

L’histoire débute dans le système stellaire de Cyrannus, où une race d’humains est en guerre contre les Cylons depuis des milliers d’années. Les Cylons sont une race mécanisée, créée par une race alien en voie d’extinction, pour conquérir la galaxie. Même si leurs créateurs originels ont disparu, les Cylons ont continué leur marche en avant.
Un millier d’années plus tard, les Cylons semblent vouloir négocier une paix. Cependant, lors de la conférence au sommet, les Cylons attaquent sans sommation et détruisent les douze colonies humaines (Caprica, Gemoni, Canceria, Piscon, Sagitara, Leo, Libra, Aquaria, Virgon, Aeriana, Taura, Scorpio). Les survivants s’enfuient sur toutes sortes de vaisseaux, menés par le seul navire de guerre restant : le Galactica. C’est donc à bord de vaisseaux commerciaux et de transport pour l’essentiel que les survivants s’enfuient sous l’œil vigilant du dernier vaisseau de guerre humain. Leur but et leur espoir, retrouver la 13ème tribu, dont l’histoire n’est plus consignée que dans les anciens écrits, partie aux confins du cosmos, et qui se serait installée sur une planète répondant au nom de Terre.

D’épisode en épisode, les téléspectateurs suivent l’exode du peuple des Kobols, de leur flotte intergalactique que conduit le Galactica qui, harcelé, chassé par les Cylons, traverse les galaxies à la recherche de sa terre promise.

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LES PRINCIPAUX ACTEURS

Lorne Greene (Commandant Adama)

Canadien, né le 12 février 1915 à Ottawa et décédé le 11 septembre 1987 en Californie, Lorne Greene, dans les années 50, quitte son pays et part pour Hollywood qui lui demande dans un premier temps de faire le narrateur de quelques films. Plus tard, il trouve enfin des rôles : il interprète Othello dans une adaptation télévisée de 1953. Toutefois, sa première performance reconnue par le public reste son rôle de patriarche dans la série « Bonanza« . Pendant 14 ans, du septembre 1959 au 16 janvier 1973, il est l’un des cow-boys préférés des téléspectateurs.

Après la série, on le reverra dans « Tremblement de Terre » de Mark Robson aux côtés de Charlton Heston. Cependant, le comédien demeurera très attaché à la télévision. Il tourne de nombreux téléfilms, quelques séries telle que « Griff« , un programme produit par David Victor et Steven Bochco, et diffusée du 29 septembre 1973 au 04 janvier 1974 sur ABC, ainsi que quelques mini séries, dont « Racines« , en 1977.

En 1978, il est annoncé dans la série la plus coûteuse de toute l’histoire de la télévision : « Galactica« . Sa présence à l’écran a beaucoup rassuré les investisseurs. Même si la série n’est pas un succès, Lorne Greene sort grandi de cette aventure. En 1981, il tourne sa huitième et dernière série, « Code Red« , diffusée du 01 novembre 1981 au 12 septembre 1982 sur ABC, produite par Irwin Allen, où il interprète un pompier vieillissant et courageux.

Richard Hatch (Capitaine Apollo)

Richard Lawrence Hatch est né en 1945 à Santa Monica. Il apparaît pour la première fois à la télévision dans le soap « All my Children » (1970/1972). C’est son tout premier rôle et l’acteur, ténébreux et athlétique, fait les beaux jours du feuilleton durant deux années. Il tourne ensuite quelques téléfilms. Puis, en 1976, il remplace Michael Douglas dans « Les Rues de San Francisco« . Sans retrouver l’efficacité du duo formé par Michael Douglas et Karl Malden, Richard Hatch prouve qu’il est capable de jouer des rôles plus dramatiques. Il enchaîne ensuite sur deux autres séries : « Mary Hartman » et son spin-off « Forever Fernwood » (1976/1977).

En 1978, il prend les commandes de la sécurité du vaisseau principal dans le show « Galactica« . Après l’arrêt de la série, on le retrouve plongé dans les méandres de la saga familiale : « Dynastie« . Dans les années 80, il joue dans quelques séries B puis, en 1990, il retourne vers le genre qui a fait son succès : le soap avec « Santa Barbara« . En 2004, Richard Hatch aura connu un retour en grâce auprès du public amateur de science-fiction avec la nouvelle version de « Battlestar Galactica« .

Dirk Benedict (Lieutenant Starbuck)

Dirk Benedict est d’origine suédoise. Après des débuts au cinéma en 1972, il participe à sa première série télévisée en 1973. Il s’agit de « S.O.S. Hélico« , produite par Aaron Spelling et Leonard Goldberg, qui est diffusé du 17 janvier au 11 juillet 1974 sur ABC dans un format hebdomadaire de 26 mn. Hormis « Galactica« , Dirk Benedict est surtout connu du public français pour sa participation à « L’Agence Tous Risques« , une série produite par Stephen J. Cannell qui a été diffusée du 23 janvier 1983 au 08 mars 1987 sur NBC.

Sachez également qu’il est apparu en guest-star pour des séries telles que « Drôles de Dames« , « La Croisière s’amuse« , « Arabesque« , « Alerte à Malibu » ou encore « Walker, Texas Ranger« . Il a également fait une apparition, en 2010, dans l’adaptation cinéma de « L’Agence Tous Risques » mise en scène par Joe Carnahan.

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LA FICHE TECHNIQUE

Créée par : Glen A. Larson
Producteur exécutif : Glen A. Larson

Produit par : David J. O’Connell, John Dykstra, Donald P. Bellisario, David J. O’ Connell, David G. Phinney, Gary B. Winter, Winrich Kolbe, Leslie Stevens, Michael Sloan

Directeurs généraux de la production : Harke Wade, Mike Frankowich Jr, Rowe Wallenstein

Supervision des scénarios : Jim Carlson, Terrence McDonnell

Thème musical : Glen A. Larson
Musique : Stu Phillips

Directeurs de la photographie : Ben Colman, H. John Penner, Franck Thackery, Enzo A. Martinelli

Montage : Michael Berman, John Elias, Robert L. Kimble (pilote), Leon Ortiz-Gil, Larry Strong, Frederic Knudtson, George Potter, David Howe, John J. Dumas, John F. Schreyer, John Elias

Assistants-réalisateurs : Charles Watson Sanford, William Holbrook, Phil Cook, Katy Emde, Britt Lomond, Chuck Lowry, Herb Adelman, Bruce Hanson, Nick Marck, Gennaro Montanino, Walt Gilmore

Responsable des effets sonores : Peter Berkos
Montage des effets sonores : Dick Wahrman

Montage de la musique : Herbert D. Woods, James D. Young

Directeurs artistiques : John E. Chilberg (pilote), Richard D. James, Paul Peters, Bill Camden, James J. Murakarin, Mary Weaver Dodson

Casting : Mark Malis, Patti Hayes
Direction artistique : John E. Chilberg II
Maquillage : Scott H. Eddo
Décors : Lowell Chambers, Sam Gross, Mickey S. Michaels (pilote)
Costumes : Jean-Pierre Dorleac
Effets spéciaux : John Dykstra, David M. Garber, Wayne Smith, Richard Edlund
Effets spéciaux élaborées par : Apogee, Inc
Coordination des cascades : Bob Bravler
Cascadeurs : Conrad E. Palmisano, Sherry Peterson, Dick Durock, Hubie Kerns, Jr, Paula Christ, Michael M. Vendrell, Bob Bravler
Production : Glen A. Larson Productions, Universal TV
Distribution : American Broadcasting Company (ABC), Studios USA Television (1978/1979)

A suivre…Qui est Glen A.Larson?

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