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Girls: Les travers de la génération Y

Girls: Les travers de la génération Y
Charlotte Calignac

Girls est une série qui me laisse assez perplexe. Bien qu’elle soit décrite comme une comédie par HBO, les rires qu’elle provoque en moi sont rares et souvent gênés.

Résumer la série est un peu compliqué. En théorie, c’est l’histoire de quatre copines d’enfance qui à 25 ans sont à New York et réalisent qu’elles ne savent pas qui elles sont. On n’est pas dans la comédie potache ou même évidente à la Sex and The City à laquelle elle était pourtant comparée au début, mais plus à une espèce de cynisme moqueur et railleur qui laisse parfois pantois. Mais surtout, des quatre héroïnes, une seule est supportable et une seule (pas la même) est véritablement explorée.

Lena Dunham, créatrice, actrice, scénariste, et féministe porte toutes les casquettes et teste.

Mon problème, c’est que j’ai le même âge que Hannah, que je suis de la même génération et que ses copines et elle me sont bien trop familières pour vouloir les regarder. Les jeunes de familles bourgeoises sinon aisées qui ont passé leur enfance à entendre à quel point elles sont spéciales et talentueuses, j’ai grandi avec et je me suis retrouvée à l’université avec un bon nombre d’entre elles.

La série n’est jamais aussi drôle que quand elle explore ces aspects là.

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L’épisode diffusé ce soir sur OCS était exactement de ce calibre : Hannah est acceptée dans un programme de scénaristes très prestigieux et passe son temps à se comporter comme une New Yorkaise qui découvre la province et à penser qu’elle est meilleure que les autres, plus profonde que les autres. Dans ces cas-là, le clash avec les autres qui pensent exactement la même chose qu’elle et la méprisent comme elle les méprise est assez amusant. Quand la série se moque de la prétention de ses personnages, quand elle montre leur incapacité à comprendre les autres car le monde tourne autour d’eux, la série est hilarante.

On me disait récemment que l’on riait souvent des personnages, pas avec. Dans ces cas-là, ça fonctionne très bien.

J’ai plus de mal avec le fait que la série ne semble pas quoi faire de ses personnages. Lena Dunham sait très bien où elle veut aller avec Hannah, ce qu’elle veut lui donner comme expérience, comment la faire grandir. Mais Marnie, Jenna et Shoshanna ne peuvent pas en dire autant. Si Marnie est la plus geignarde de toutes, Jenna est celle dont les scénaristes se servent pour faire tout ce qui peut paraître subversif sans jamais justement y donner de la profondeur. Shoshanna, par sa fraîcheur, sa naïveté et la pression qu’elle se met depuis des années est beaucoup plus amusante lorsqu’elle doit interagir avec les autres — ce qui reste rare.

Si le premier épisode, celui de la semaine dernière, m’avait laissé froide et si je n’avais pas véritablement hâte de retrouver ces personnages, celui d’hier avait vraiment le côté positif de se centrer sur les paradoxes et les incohérences de Hannah, de la personne qu’elle croit être, de l’image qu’elle pense donner et de qui elle est vraiment. Hannah et son ex Elijah sont drôles et la critique de la génération Y est intelligente.

J’espère que ça poursuivra sur cette lancée. Surtout puisque la série est d’ores et déjà renouvelée pour une cinquième saison.

Crédits: HBO