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Il était une fois…Law and Order (5/5): SVU, L’héritière

Il était une fois…Law and Order (5/5): SVU, L’héritière
Laura Maz
  • Le 28 septembre 2014
  • http://lauramaz.com/

« Dans le système judiciaire, les crimes sexuels sont considérés comme particulièrement monstrueux. À New York, les inspecteurs qui enquêtent sur ces crimes sont membres d’une unité d’élite appelée Unité spéciale pour les victimes. Voici leurs histoires »

En France, c’est sans doute la série la plus connue des cinq. Diffusée sur TF1 depuis 2000, New York : Unité Spéciale, SVU pour les intimes bilingues, réalise chaque semaine des cartons d’audience. Créé en 1999, c’est le premier spin-off de la franchise, elle met en scène les inspecteurs d’élite du 16th precinct, qui sont chargés d’enquêter sur les crimes sexuels (parce qu’ils sont particulièrement monstrueux, je vous le rappelle). Sa première saison diffère du format habituel de L&O puisque la série ne s’intéresse qu’à l’enquête et à la prise en charge des victimes (quand elles ont survécu !). Il faudra attendre la deuxième saison et la nomination d’Alexandra Cabott (Stéphanie March) comme ADA, attachée à l’Unité pour que la série s’ouvre enfin aux tribunaux et retrouve le format originel.

Une unité d’élite. Si SVU est un succès c’est parce que plus dans que n’importe quelle autre série de la franchise, la vie privée des personnages est extrêmement présente, ce qui les rend d’autant plus attachants et joue un rôle dans leur façon d’aborder les enquêtes. Olivia Benson (Mariska Hargitay) est née d’un viol, Tutuola (Ice T) vit mal l’homosexualité de son fils, Eliott Stabler (Christopher Meloni) est un catholique pratiquant ce qui influt sur son jugement, le capitaine Cragen (Dann Florek) est un alcoolique repenti et John Munch (Richard Belzer) est un partisan de la théorie du complot qui se méfie du gouvernement. Cette mise en avant des personnages est unique dans la franchise mais il permet de tempérer la violence induite par la nature des crimes traités dans ce spin-off.

Incarné par Richard Belzer, John Munch occupe une place à part parmi les personnages de série puisqu’il est apparu dans neuf séries différentes depuis sa création par David Simon pour la série Homicide : Life On The Street en 1993. Après l’annulation de HLOT, Richard Belzer voulait que Munch intègre Law & Order pour succéder à Benjamin Bratt comme partenaire de Lennie Briscoe (les deux séries ayant partagé plusieurs cross-overs). La place était déjà occupée par Jesse L. Martin mais l’idée séduit Dick Wolf qui décida après avoir négocié avec les créateurs du personnage de l’intégrer au casting de son spin-off. Bon plan pour David Simon qui du coup touche des royalties à chaque apparition de son personnage !

Law and Order: Special Victims Unit

En 2011, c’est le drame, Christopher Meloni annonce son départ de la série. SVU qui s’est centrée sur la relation particulière qu’entretienne ses deux détectives phares peut-elle survivre à ce départ ? L’une des particularités de SVU dans la franchise c’est que les auteurs ont au fur et à mesure des années mis en avant la relation entre ses deux personnages principaux. La tension sexuelle et l’attrait qu’ils ont l’un pour l’autre sont indéniables et les scénaristes joue avec les nerfs des E&O shippers qui espèrent qu’un jour, ils tomberont dans les bras l’un de l’autre. En ajoutant un peu de romance dans cette série austère et violente aux premiers abords, les auteurs ont ouvert la série à un public plus large, plus jeune et plus féminin.

LAW & ORDER: SPECIAL VICTIMS UNIT

Olivia. Incarnée par Mariska Hargitay, c’est sans doute l’un des personnages les plus identifiables de la franchise. Fruit d’un viol, son jugement est souvent faussé par sa propre histoire et prend les affaires trop à cœur. C’est un personnage sombre, fort et fragile à la fois, qui a largement contribué à féminiser le public. Si au début de la série, elle est dans l’ombre de son partenaire, elle va rapidement prendre de plus en plus de place. Personnage le plus populaire de la série, très vite certains épisodes ne tournent qu’autour d’elle. Icône lesbienne et modèle pour les quadras (enfin, quinquas depuis cette année !), les auteurs jouent avec l’image d’Hargitay pour s’assurer la présence des fans. Ils multiplient les scènes ambigües avec l’ADA Alexandra Cabot ou encore avec Kathy Griffin (guest dans l’épisode “P.C.”) qui l’embrassera en pensant qu’elle est gay. Olivia ne peut pas avoir d’enfant et cette souffrance souvent mise en avant dans la série notamment quand elle est amenée à enquêter sur des mères abusives ou infanticides. Si au début de la série la carrière de Mariska Hargitay était au point mort, elle est revenue grâce à Benson dans la cour des grands, un Golden Globe, un Emmy (et six nominations), elle est l’actrice de série la mieux payée au monde. Dernière rescapée du cast originel, la série ne survivrait sans doute pas au départ de la comédienne qui l’a bien compris et qui chaque année joue le suspens sur le renouvellement de son contrat.

L&O SVU S13 - Will HartNBC

Les petits nouveaux, les inspecteurs Nick Amaro (Danny Pino) et Amanda Rollins (Kelli Giddish) ont rapidement su se faire une place au SVU. Même si leurs débuts avec la taulière Benson n’ont pas été simples. Bouleversée par le départ précipité de son partenaire de toujours, Olivia ne laisse rien passer à son nouveau co-équipier. Et son attitude parfois injuste à l’égard des deux rookies a sans doute largement contribué à les intégrer plus rapidement dans le cœur des téléspectateurs. Comme le reste de l’équipe, eux aussi doivent gérer une vie personnelle chaotique. Rollins est accroc au jeu et Nick a de problèmes de couple et “d’anger management” (son petit côté Stabler !). Plus jeunes et plus sexy, leur arrivée dans le casting montre une véritable volonté de la série de renouveler son public.

Ripped from the headlines. Marque de fabrique de la franchise, les histoires tirées de faits réels ne manquent pas dans SVU. Parfois, quasi identique aux faits réels comme c’est le cas dans “Scotched Earth” qui reprend l’affaire DSK, les auteurs de SVU se réapproprient souvent les histoires et donnent leur opinion sur des affaires en cours. Dans “Selfish”, c’est l’affaire Casey Anthony qui est revisitée. Cette affaire qui a été qualifiée par le Time de « procès du siècle dans les médias sociaux » a déchainé les passions en Amérique pendant trois ans. C’est Hillary Duff qui incarne cette mère immature et fêtarde accusée d’avoir tuée sa fille de 2 ans. Au moment de la diffusion, le verdict n’était pas encore connu et si aux yeux de l’opinion publique Casey Anthony était largement coupable. Les auteurs ont préféré faire d’elle une innocente, victime de son attitude et de son immaturité (Casey Anthony a finalement été reconnue non coupable de meurtre). Dans “American Tragedy”, ce sont deux faits divers marquants qui ont été combinés pour un épisode traitant du racisme et des préjugés. L’affaire Paula Deen, une chef réputée et présentatrice américaine qu’une ancienne employée avait accusée de pratiques discriminatoires liées au sexe et à la race et l’affaire Trayvon Martin, un jeune Afro-Américain de 17 ans abattu alors qu’il rentrait chez lui par George Zimmerman, un Latino-Américain, coordinateur de la surveillance de voisinage qui l’avait jugé suspect. Cette histoire avait créé une grande polémique aux Etats-Unis et avait divisé les communautés hispaniques et afro-américaines. Dans cet épisode, c’est Cybill Sheperd qui incarnait une chef médiatique accusée d’avoir tirer un jeune afro-américain, juste parce qu’il était noir. Ces épisodes sont souvent le prétexte de faire venir des guest-stars prestigieuses car comme son ainée, SVU attire les stars du cinéma ou de la télévision. Sharon Stone, Isabelle Huppert ou Robin Williams ont ainsi fait leur apparition dans la série.

L&O SVU Promo S16

SVU 2.0. C’est ainsi que Warren Leight, le nouveau showrunner, a annoncé la saison 13 et la rentrée 2011 marque un tournant dans la série qui s’affranchit définitivement de la franchise dont elle est la dernière représentante. Sans doute pour se prémunir d’une annulation et d’une assimilation à une saga vieillissante, la série sort son meilleur atout Olivia. Signe des temps car les femmes ont pris le pouvoir à la télé, Homeland, The Good Wife, Scandal qui ne va pas tarder en pointer le bout de son nez, la tendance est au Girl Power. Les cliffhangers de fin de saison qui n’existent pas (ou très peu) dans les autres spin-off font leur apparition. Dans les dernières secondes de la saison 14, Benson est enlevée par un psychopathe, reviendra-t-elle à l’automne ? Avec Hargitay en pleine re-négociation, rien n’est moins sûr… #SaveBenson fait son apparition sur Twitter et Mariska signe son contrat, ouf ! La série est sauvée. Désormais seule sur les affiches promo et promue cette année productrice executive de la série, Mariska Hargitay a donc la lourde tâche de charge de mener le dernier fleuron de la franchise et tenter battre le record de longévité du Mothership.

Après le départ la saison dernière des deux derniers représentants de la série mère, Dann Florek et Richard Belzer. La seizième saison qui commence devra prouver que l’héritière de Law & Order, est parvenue à devenir une série à part entière qui a dépassé la série originale mais à laquelle on souhaite le même destin. Ta-dam !

Crédits: NBC

Retrouvez Il était une fois Law and Order (1/5): Voici leurs histoires
Retrouvez Il était une fois Law and Order (2/5): L’original
Retrouvez Il était une fois Law and Order (3/5): Criminal Intent
Retrouvez Il était une fois Law and Order (4/5): Les échecs