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Il était une fois le Festival de Télévision de Monte-Carlo Episode 1

Il était une fois le Festival de Télévision de Monte-Carlo Episode 1
Christophe Brico

A l’occasion du 54ème Festival de la Télévision de Monte-Carlo, Season One va suivre pendant 3 mois les équipes du Festival et vous raconter l’histoire de cet événement qui compte dans le monde audiovisuel. Le dispositif que nous avons mis en place vous permettra à chaque rendez-vous de découvrir également la version « audio » de nos rencontres, afin de mieux connaître les acteurs à l’oeuvre sur ce Festival.
A tout seigneur tout honneur, pour ce premier entretien: Laurent Puons, C.E.O. – Vice-président Délégué -, le “patron” du Festival.

Episode 1 Laurent Pions, le chef d’orchestre

Laurent Puons nous accueille chaleureusement dans les locaux du Festival, le “vaisseau mère”. Loin des tapis rouges et des paillettes, c’est une équipe concentrée qui travaille à la réussite de cet événement qui dépasse largement les frontières du deuxième plus petit pays du monde.

Pour ce premier entretien, nous sommes revenus sur les origines du Festival, créé en 1961 par le S.A.S. le Prince Souverain Rainier III. “A ce moment le Prince Rainier a été, comme dans sa vie un visionnaire, car qui aurait pu imaginer il y a cinquante ans de cela que la télévision allait devenir au 21e siècle un des médias les plus puissants du monde”. A l’époque, les enjeux du Festival de la télévision étaient exprimés par le Prince Souverain : “Encourager une nouvelle forme d’expression au service de la paix et de l’entente entre les hommes”. En tout état de cause, force est de constater qu’aujourd’hui le média télévisuel est un média roi. D’après Laurent Puons, la télévision est aujourd’hui plus puissante que le cinéma. On peut en débattre, mais c’est un fait : une série qui a du succès marque autant le public, et sans doute plus longtemps, qu’un film. Selon le CEO du Festival, le succès de l’événement est dû en grande partie à l’implication de la S.A.S. la Princesse Grace, Grace Kelly, qui forte de sa carrière d’actrice, de la reconnaissance de son talent et de ses réseaux bien entendu, permettra au Festival, dès les origines d’avoir une dimension internationale, d’exclusivité et de qualité.

Depuis le début des années 2000, le Festival a connu une nouvelle dimension. Tout d’abord sous l’impulsion de David Tomatis, ancien patron du Festival, puis de Laurent Puons. Ce dernier attribue à ses prédécesseurs la paternité du lobbying auprès des productions américaines, acteur majeur s’il en est. “La venue des acteurs américains n’était pas du niveau ni de la quantité qu’il y a aujourd’hui, il y a 2, 3 ans et, le travail qui a été fait par David Tomatis auparavant a été considérable au niveau des studios américains et a repositionné le Festival de la Télévision comme un Festival qui pouvait compter au niveau mondial.”. Mais le nouveau directeur a ses propres ambitions pour le Festival. “Je suis un homme de challenges, donc je me suis fixé un objectif (…) travailler cette compétition (les Nymphes, ndlr) afin de lui donner une place qu’elle mérite. Aujourd’hui notre compétition est connue mais elle n’a pas encore la reconnaissance internationale que je veux lui apporter.”. La volonté est claire : “Que la Nymphe d’or ait la même reconnaissance que la Palme de Cannes”. Il évoque également le développement du sponsoring, énergie nécessaire à l’organisation d’un événement de cette ampleur, et sujet sur lequel nous reviendrons à l’occasion de ce grand reportage sur le Festival.

Impression

Laurent Puons revient également sur le développement des nouveaux médias de diffusion, et les inclut bien entendu parmi les producteurs de contenu dont il faut tenir compte. “Aujourd’hui, il y a une forte évolution de l’entertainment dans le monde. Il est donc impératif pour nous de se mettre au goût du jour et de faire évoluer ce Festival pour qu’il réponde à l’attente de toute l’industrie de l’audiovisuel”. Il n’omet pas de mentionner les nouveaux producteurs comme Netflix ou Amazon parmi les représentants de cette “nouvelle télévision”. “Il faut aujourd’hui que le contenu de notre manifestation puisse associer les nouveaux acteurs, c’est incontournable”. Comme démonstration du potentiel du Festival, Laurent Puons prend pour exemple un magazine de programme TV et met en avant le fait qu’aujourd’hui, la série est un contenu dominant de la programmation de toutes les chaînes. Pour aller plus loin dans l’exemple, il cite TF1 qui avait pour habitude de diffuser des films le dimanche soir et qui, désormais, diffuse de la série. Enfin, il met en avant les budgets exponentiels dont jouissent les séries, principalement américaines, pour démontrer que les sommes d’argent croissent parce que les audiences, et donc les retours sur investissement, le permettent. Et de constater qu’aujourd’hui, notamment au niveau des acteurs, les passages du cinéma vers la télévision sont fréquents, et permettent à des séries d’avoir des acteurs d’importance dans leur distribution.

Evidemment, et particulièrement lorsqu’il s’agit d’oeuvres de fiction, le quantitatif n’est pas la seule mesure, la qualité étant aussi un facteur important. Il cite des séries comme Homeland, The Americans, Game of Thrones ou encore des plus anciennes comme Desperate Housewives ou 24 comme gages de cette qualité accrue. “24 a révolutionné la télévision !”.
Force est de constater que depuis quelques années, le Festival a su grandir et attirer en son sein la plupart des “grands” de l’industrie télévisuelle. “Je m’en suis rendu compte en partant régulièrement aux Etats-Unis, quand on va promouvoir le Festival et faire notre “marché” à Los Angeles. Les grands studios américains, CBS, Disney, Fox, Warner, ont prit conscience que le Festival de Télévision de Monte-Carlo, est “the place to be” pour promouvoir les nouveaux shows, les nouveaux talents”.
Les raisons ? L’exposition accrue du Festival, et notamment en Europe : “ Quel que soit le studio, quand il veut faire le lancement européen d’une nouvelle série, il choisit le Festival de la Télévision. On regroupe la presse, Monaco est une ville fantastique, on a des compétences en matière d’organisation d’événements, donc les gens sont contents de venir chez nous, repartent heureux. On réunit en l’espace de 5 jours la “recette qui va bien” pour pouvoir faire du Festival de la Télévision la plate forme de lancement des séries américaines au niveau européen”.
L’aspect “people” du Festival n’est pas mis de côté, et constitue une part importante de son exposition, et donc de sa reconnaissance. Trois chaînes people font la couverture intégrale du Festival et suivent les acteurs durant leur participation : E Entertainment, Extra, Access Hollywood.

En conclusion nous évoquons les autres pays représentés également au Festival, qui en totalise plus de 50. Parmi ceux-ci, on citera notamment, la France, l’Angleterre, les pays Scandinaves, le Brésil, l’Asie.
Laurent Puons constate l’intérêt du Festival auprès des professionnels mais souhaite que la Nymphe devienne également connue et reconnue auprès du public. De ce fait, il a changé la composition du jury du Festival, dans l’objectif que celui-ci combine à la fois le professionnel et le grand public. A titre d’exemple, il cite la 52e édition du Festival, la première pour lui en tant que Capitaine du navire, Rosanna Arquette et Jean-Marc Barr, le couple mythique du Grand Bleu dans le jury. Comme compas du choix d’un bon jury, Laurent Puons a pour règle : “Il nous faut des Présidents du jury que le professionnel va connaître, que je vais connaître et que ma mère va connaître”, étant ainsi conscient que la composition du jury est en soi une annonce, et donc un événement.
Enfin il évoque le travail fait sur les réseaux sociaux afin de développer la reconnaissance du Festival auprès du grand public. S’il y a bien une priorité que Laurent Puons a inscrit sur sa feuille de route, c’est de faire entrer le Festival de la Télévision de Monte-Carlo dans les foyers et pas seulement dans les studios !

Crédit Photo Monte-Carlo: Centre de Presse de Monaco
Crédit Logo et Visuel du Festival: Festival de Télévision de Monte-Carlo

Merci aux équipes du Festival pour ce premier rendez-vous!

A suivre…