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Il était une fois…Sherlock (2/7): A study in pink

Il était une fois…Sherlock (2/7): A study in pink
Carole Llombart

Les Britanniques découvrent Sherlock le 25 juillet 2010 avec A Study in Pink. Un épisode, signé Steven Moffat et réalisé par Paul McGuigan, qui offre au public séduit tout ce qui fait le charme de Steven Moffat (et ce qui fait qu’il agace aussi) : une intrigue pas toujours facile à suivre, des déductions qui n’en finissent pas d’être extraordinaires, un sens du dialogue et du rythme hors pair. Les Britanniques découvrent ce duo mythique revisité et tombent immédiatement sous le charme. Les critiques tout autant. Ça y est, la Sherlockmania a commencé.

Histoire

John Watson est un ancien docteur militaire rentré d’Afghanistan après avoir été blessé. Alors qu’il cherche à Londres un colocataire, une vieille connaissance le met en relation avec le très spécial Sherlock Holmes, autoproclamé detective consultant que la police appelle à l’aide lorsqu’elle est dans une impasse. Les deux hommes partent sur la trace d’un tueur en série poussant mystérieusement ses victimes au suicide.

 La relation Holmes/Watson

Comme dans l’œuvre de Conan Doyle, cet épisode est celui de la rencontre entre Sherlock Holmes et John Watson. Et cette rencontre en deux âmes qui se reconnaissent est assez semblable à une rencontre amoureuse, la première impression est donc primordiale. Watson voit en Sherlock un homme tout simplement extraordinaire qui force son admiration, un homme d’action et un homme peu enclin à se soucier des autres. Sherlock voit en Watson un homme droit, en qui il peut avoir confiance et qui est enclin à le suivre dans ses aventures. Si Sherlock malmène Watson, il ne le fait pas fuir et il lui devra la vie. Leur amitié se scelle dans un tourbillon d’intrigue, de meurtres, de course-poursuite et de menace. Quoi de mieux pour ces deux hommes ?

Références à l’œuvre de Sir Conan Doyle

Cet épisode est tiré de la nouvelle A Study in Scarlet, la première aventure de Sherlock Holmes publiée dans le Beeton’s Christmas Annual en 1887. Les références à cette histoire originale, ainsi qu’à l’œuvre de Conan Doyle, sont donc nombreuses.

La disparition de James Finnemore : Conan Doyle avait l’habitude de faire souvent référence à d’anciennes affaires dans ses histoires. Parmi elle, on compte la disparition d John Finnemore évoquée dans The Problem of The Bridge. Cet homme a disparu alors qu’il retournait chez lui chercher un parapluie et son corps a été retrouvé dans un centre sportif. Sous la plume de Steven Moffat, ce John Finnemore devient la deuxième victime du tueur, retourné chez lui chercher un parapluie et dont le corps est retrouvé dans un centre sportif.

Le Criterion Coffee Bar : dans A Study in Scarlet, Watson tombe sur son vieil ami Stamford au Criterion Bar, dont le restaurant jouxte le Criterion Theatre sur Picadilly’s Circus. Dans le pilot non diffusé, Watson et Stamford se retrouvent dans ce lieu, mais lorsque l’équipe tourne à nouveau ce premier épisode, ce lieu n’est plus accessible. La rencontre entre Watson et Stamfod se fait donc dans un parc autour de cafés tamponnés Criterion. Pour célébrer la commande de Sherlock, Steven Moffat, Sue Vertue et Mark Gatiss ont mangé au restaurant du Criterion.

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La première scène de Sherlock : la première image de Sherlock Holmes dans ce premier épisode est tardive (après huit minutes) et particulièrement marquante : il frappe un cadavre avec une cravache dans une morgue. Dans A Study in Scarlet, Stamford avertit Watson de la passion qui anime Holmes pour avoir une connaissance la plus exacte possible et indique qu’il a vu le détective frapper un cadavre dans une morgue avec un bâton pour vérifier jusqu’où peuvent être infligés des bleus après la mort.

La blessure de Watson : Conan Doyle a souvent fait preuve d’incohérence tout au long des différentes aventures de Sherlock Holmes et la blessure de Watson n’échappe pas à la règle. Dans A Study in Scarlet, il est touché à l’épaule alors qu’il s’agit de la jambe dans A Sign of Four. Dans The Noble Bachelor, Conan Doyle est encore plus imprécis en situant la blessure dans l’un de ses membres. Chez Steven Moffat, Waston est blessé à deux endroits mais son boitement est psychosomatique. Lorsque Sherlock demande à Watson « Afghanistan ou Irak ? », il s’agit là encore d’une référence à l’œuvre originale puisque Watson a été blessé durant la deuxième guerre britanno-afghane.

Le téléphone de Watson : Sherlock fait très forte impression auprès de Watson en déduisant que son téléphone lui a été donné par son frère alcoolique (même si en réalité, il s’agira de la sœur alcoolique de Watson). Cette déduction est directement inspirée de celle présentée dans The Sign of Four : Sherlock déduit que la montre de Watson appartient à son frère alcoolique en se basant sur les égratignures faites par une clé. Le père de Conan Doyle était alcoolique, on peut donc supposer qu’il a écrit cette scène à partir de son expérience. Steven Moffat transposera ces égratignures sur la prise du chargeur.

The Game in on !: telle est l’une des phrases cultes de ce premier épisode, phrase que Sherlock lance à Mrs Hudson alors qu’il s’apprête à se rendre sur une scène de crime accompagné de Watson. La réplique culte que l’on atttribue à tort à Sherlock Holmes est « Élémentaire mon cher Watson »alors qu’elle n’a jamais été utilisée par Conan Doyle. En revanche, la réplique « The game is afoot !» a bien été criée à l’aube par un Sherlock surexcité alors que Watson dormait paisiblement. Steven Moffat a seulement modifié afoot en on pour adapter cette phrase au langage moderne.

Textos : Sherlock envoie un texto à Watson lui demandant de le rejoindre au 221b Baker Street « if convenient ». Ce texto sera suivi d’un second indiquant « If inconvenvient, come anyway ». Ces textos sont une référence directe aux télégrammes envoyés par Holmes dans The Adventure of the Creeping Man : « Come at once if convenient if inconvenient come all the same. S. H. »

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L’inscription Rach : cette inscription laissée par la “femme en rose” peut prêter à interprétation. Anderson suggère qu’il s’agit du Rach allemand signifiant vengeance, alors que Holmes opte pour le prénom Rachel. Dans A Study in Scarlet, il s’agit de l’inverse : Lestrade est persuadé que la victime a voulu écrire Rachel alors que Holmes suggère le mot allemand Rach.

Le problème à trois patchs : le Sherlock Holmes de Conan Doyle est un amoureux fou du tabac (et d’une solution à 7 % de cocaïne pour tromper l’ennui). Lorsqu’il est face à un problème particulièrement épineux, il parle d’un problème à trois pipes. Sous la plume de Steven Moffat, cela devient un problème à trois patchs de nicotine.

Anecdotes

A Study in Scarlet est la première histoire de Sherlock Holmes qu’ait lue Steven Moffat.

Cet épisode a été le dernier de la première saison à être tourné car Steven Moffat étant en retard sur l’écriture. Ayant découvert en salle de montage l’astuce visuelle du texte à l’écran imaginée par le réalisateur Paul McGuigan, le scénariste a écrit la scène de la conférence de presse et celle de la déduction autour du cadavre de la femme en rose afin d’utiliser au mieux ce dispositif.

Lorsque Sherlock et John s’apprêtent à se rendre sur la scène de crime, il n’était pas écrit que Sherlock embrasse Mrs Hudson au moment de dire la fameuse réplique « The game is on ». Benedict Cumberbatch, qu’Una Stubbs a connu enfant, a ajouté cette marque d’affection sur le tournage.

John Waston est un médecin appartenant au corps médical de l’armée royale. Le grand-père de Martin Freeman était membre du corps médical de l’armée royale durant la Deuxième Guerre mondiale. Il sera tué lors de la bataille de Dunkerque en mai 1940.

Sources : Commentaires audios des coffrets DVD (version anglaise) et Sherlock : The Casebook édité par BBC Books.

Crédits: BBC

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