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Il était une fois…Sherlock (5/7): A Scandal in Belgravia

Il était une fois…Sherlock (5/7): A Scandal in Belgravia
Carole Llombart

Un an et demi s’est écoulé entre le final de la saison 1 et la diffusion du season premiere de la saison 2 le 1er janvier 2012. Mais l’emballement pour la série n’avait aucunement faibli et l’attente des fans était grande. Pour cette saison 2, Steven Moffat et Mark Gatiss ont décidé d’adapter trois histoires de Conan Dolyle comptant parmi les plus connues : A Scandal in Bohemia, The Hound of the Baskervilles et The Final Problem. Durant la campagne promotionnelle, chaque épisode est défini par un mot : Run, Rocks et Shelter.

A Scandal in Belgravia, écrit par Steven Moffat et réalisé par Paul McGuigan, ouvre le bal avec panache. Le cocérateur écossais avait déjà fourni une intrigue à la hauteur d’un tel personnage dans A Study in Pink (S01E01), mais en cette saison 2, il monte très clairement le  niveau. Le rythme de cet épisode est sans aucun temps mort et il est plus difficile que jamais de suivre l’esprit si brillant de Sherlock. Steven Moffat sera nommé dans de nombreuses cérémonies pour cet épisode. A Scandal in Belgravia donne tout de suite le ton de cette deuxième saison qui augmente encore le niveau à tous points de vue : écriture, jeu, bande originale.

Histoire

Moriarty laisse la vie sauve à John et Sherlock pour suivre une piste plus intéressante et les deux hommes continuent leurs aventures. Leur chemin croise celui d’Irene Adler, prostituée de haute volée, qui détient des photos compromettantes d’une jeune membre de la famille royale. Cette Irene Adler possède bien des secrets qui la mettent en danger. Mais est-elle vraiment celle qu’elle dit être ?

La relation Holmes/Watson

L’amitié entre les deux hommes est née en saison 1, elle vit pleinement en saison 2. John est de plus en plus l’égal de Sherlock et même s’il continue à admirer ce si brillant esprit, il ne se sent aucunement inférieur. Il gagne en assurance et il prend un malin plaisir à faire remarquer à Sherlock que son blog a bien plus de succès que le site de son ami. La complicité entre eux est totale et John est toujours aussi protecteur. Leur solide amitié laisse peu de place pour quelqu’un d’autre, ils forment une famille avec Mrs Hudson.

Irene Adler

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Irene Adler est un personnage phare de la mythologie de Sherlock Holmes, elle est The Woman, celle qui est l’égale du consultant detective. Steven Moffat a choisi de faire d’Irene Adler une dominatrice, une femme qui utilise son corps comme arme et qui n’a qu’une obsession : garder le pouvoir. Irene et Sherlock sont très semblables : brillants, incapables de se connecter à l’autre comme le commun des mortels, ayant enfoui leurs émotions au plus profond d’eux-mêmes. Leur rencontre ne pouvait que donner naissance à une relation aussi intense que destructrice. L’alchimie entre Benedict Cumberbatch et Lara Pulver crève l’écran et chaque scène les réunissant dégage une sensualité folle. Pourtant, ce personnage d’Irene Adler n’a pas totalement fait l’unanimité, prouvant pour certains que l’écriture des personnages féminins par Steven Moffat est teintée de misogynie.

Références à l’œuvre de Sir Conan Doyle

A Scandal in Belgravia est une adaptation de A Scandal in Bohemia qui a été la première des 56 courtes histoires de Sherlock Holmes écrite par Conan Doyle. Elle a été publiée dans The Strand Magazine en 1891 et a été la première histoire de Sherlock Holmes illustrée par Sidney Paget. L’histoire de A Scandal in Belgravia a donc de très nombreuses similitudes avec l’histoire originale et Steven Moffat a également ajouté d’autres références à l’œuvre de Doyle.

Les enquêtes précédentes : au début de l’épisode, on voit Sherlock se moquer des différents articles publiés par John sur son blog relatant leurs différentes affaires : The Geek Interpreter pour The Adventure of the Greek Interpreter, The Speckled Blonde pour The Adventure of The Speckled Band, The Navel Treatment pour The Adventure of the Naval Treaty.

Le chapeau de Sherlock Holmes : il s’agit d’un élément emblématique du personnage, il fallait donc l’introduire dans la série à un moment ou à un autre. La première mention à ce chapeau est faite dans The Boscombe Valley Mystery et les lecteurs le découvre pour la première fois sous le crayon de l’illustrateur Sidney Paget dans The Adventure of Silver Blaze. Steven Moffat a choisi de prendre le contre-pied et d’en faire un élément de déguisement qui va dépasser Sherlock, irrité au plus haut point que ce chapeau ridicule puisse être si populaire.

Les ruses de Sherlock : dans A Scandal in Bohemia, Holmes décide de se déguiser en prêtre et de faire semblant de provoquer un incendie afin de forcer Miss Adler à révéler où sont cachées les photos compromettantes.

L’affaire de The Vatican Cameos : Doyle aimait évoquer d’anciennes affaires dans ces histoires dont le lecteur ne connaîtra jamais les détails. The Vatican Cameos est mentionnée dans The Hound of The Baskervilles.

Le nombre 1895 : cette année 1895 est l’une des plus fastes pour les fans de Sherlock Holmes, offrant sans doute les aventures les plus intéressantes. Le journaliste et auteur Vincent Starret a écrit cette même année le poème 221B comprenant ces vers : « Though the world may explode, these two  survive / and it is always eighteen ninety-five. »

Références au film The Private Life of Sherlock Holmes

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Ce film sorti en 1970 et réalisé par Billy Wilder a profondément marqué Steven Moffat et Mark Gatiss et de la même manière que le matériau original de Conan Doyle, il a façonné leur Sherlock. D’ailleurs, leur Mycroft est assurément celui de Billy Wilder, plutôt que celui de Conan Doyle. Il était donc tout naturel que les deux cocréateurs y fassent référence dans leurs scénarios. Steven Moffat a glissé plusieurs références dans celui de A Scandal in Belgravia, au travers de la relation entre Sherlock et Irene Adler. Bien sûr, Irene Adler est la création de Conan Doyle et elle est la figure centrale de Scandal in Bohemia, mais le personnage féminin central de The Private Life of Sherlock Holmes a été une source d’inspiration pour l’Irene Adler dépeinte par Steven Moffat.

Dans The Private Life of Sherlock Holmes, le consultant detective vient en aide à la mystérieuse Gabrielle Valladon, dont la sécurité est compromise suite à l’inquiétante disparition de son mari. Il s’avère que cette Gabielle Valladon est tout sauf une jeune femme en détresse, mais s’avère être Ilse von Hoffmanstal, espionne allemande, qui a pour mission de dérober les plans du nouveau sous-marin que les services secrets de la couronne viennent de construire. Sherlock Holmes est intrigué et fasciné par cette femme. De son côté, l’espionne allemande a demandé expressément d’être assignée pour cette mission car elle ne pouvait résister au challenge de duper un esprit aussi brillant. Ces deux esprits éprouvent un respect mutuel.

Plusieurs scènes présentes dans A Scandal in Belgravia rappellent des scènes de The Private Life of Sherlock Holmes.

Irene Adler nue et dormant dans le lit de Sherlock : Gabrielle Valladon arrive au 221b Baker Street en pleine nuit, amnésique et en état de choc. Watson propose de la faire dormir dans son lit et de prendre le canapé. Le lendemain matin, l’infortunée, dormant nue, se réveille en croyant que Holmes est son mari Émile et le rejoint dans sa chambre dans le plus simple appareil. Afin de lui faire retrouver la mémoire, Holmes joue le jeu et découvre un indice qu’il décide d’aller explorer. Lorsque Watson se réveille, il trouve Gabrielle Valladon nue dans le lit de Holmes, ce qui le perturbe fortement.

La publication des affaires non résolues : dans The Private Life of Sherlock Holmes, Holmes se réjouit que Watson ne couche pas sur papier les affaires qu’il n’a pu résoudre et évite ainsi de montrer ses faiblesses et échecs. Chez Steven Moffat, John publie ces affaires non résolues sur son blog afin d’humaniser Sherlock, ce qui agace fortement le consultant detective qui ne veut pas voir ses faiblesses et échecs ainsi mis en exergue.

Mycroft apprenant à Sherlock le véritable dessein d’Irene Adler : dans The Private Life of Sherlock Holmes, les services secrets dirigés par Mycroft cachent la construction d’un nouveau sous-marin de la couronne en le faisant passer pour le monstre du Loch Ness. Mycroft “invite” Holmes à assister à la présentation du sous-marin à la reine Victoria alors que l’enquête de Holmes interfère avec ses plans. C’est alors que Mycroft apprend à Holmes la véritable identité de Gabrielle Valladon et se moque que le si brillant esprit ait ainsi pu être aussi facilement berné.

Le sauvetage d’Irene Adler : chez Billy Wilder, Holmes confronte Ilse von Hoffmanstal et la livre à son frère Mycroft qui la renvoie en Allemagne en échange d’agents britanniques, en se basant sur l’idée de Holmes. Le detective apprend plus tard qu’Ilse von Hoffmanstal, partie en mission au Japon, a été arrêtée par les autorités japonaises, jugée lors d’un procès secret et sommairement exécutée. Cette nouvelle attriste Holmes à un tel point que Watson décide de lui dire où il a caché son stock d’héroïne afin que son ami puisse gérer cette tristesse de la seule manière dont il est capable. Dans A Scandal in Belgravia, lorsque Sherlock apprend la “mort” d’Irene Adler, Mycroft lui offre une cigarette et demande à John de veiller sur son frère. Et Steven Moffat a décidé que Sherlock ne pouvait se résoudre à laisser mourir Irene Adler : il la sauve alors qu’elle est sur le point d’être exécutée.

Le texto d’adieu d’Irene Adler : lorsqu’Ilse von Hoffmanstal part sous la surveillance de Mycroft, elle utilise son ombrelle pour envoyer un message en morse à Holmes qui la regarde partir depuis une fenêtre. Ce message est tout simplement Auf Wiedersehen qui signifie au revoir en allemand. Chez Steven Moffat, John demande à Sherlock s’il avait récemment échangé des textos avec Irene Adler et Sherlock lui apprend que le dernier texto qu’Irene lui a adressé était Goodbye Mister Holmes. Dans la dernière scène de l’épisode, Sherlock, installé devant l’une des fenêtres du 221b Baker Street, tient le téléphone d’Irene Adler dans sa main avant de le ranger dans un tiroir et remonte l’historique des textos qu’elle lui a envoyés pour s’arrêter sur le dernier en souriant.

Anecdotes

Steven Moffat a eu l’idée d’interrompre l’insoutenable climax de la piscine par un appel en discutant au restaurant avec Steve Thompson car il trouvait ça très amusant. Il s’est rappelé un enterrement au cours duquel un téléphone a sonné et la sonnerie était drôle. C’est Sue Vertue qui a eu l’idée d’utiliser Staying Alive des Bee Gees.

L’idée de The Flight of the Dead vient d’une scène du James Bond Au Service de sa Majesté qui n’a jamais été utilisée et dans laquelle Q explique le concept d’un train rempli de cadavres en disant « You can always get dead bodies everywhere. » Voilà pourquoi le numéro de vol est 007 et Mycroft utilise Bond dans le nom de code. Le tournage de nuit de cette scène n’a pas été de tour repos pour l’équipe. Steven Moffat vient très rarement sur les tournages de Sherlock et Doctor Who. Pour Sherlock, il a fait une exception lors du tournage de The Flight of the Dead pour voir sa femme Sue Vertue qu’il n’avait pas vue depuis plusieurs jours. La production leur avait spécialement réservé un sièges deux places dans l’avion, mais Steven Moffat s’est endormi très rapidement. Des figurants et des membres de l’équipe se trouvant dans la partie première classe se sont endormis durant le tournage de cette scène. L’un d’entre eux a même fait un cauchemar et a hurlé sur l’assistant cameraman.

En voyant le montage pour la première fois, Steven Moffat était absolument persuadé que tout le monde allait comprendre immédiatement que le mot de passe du téléphone d’Irene Adler était SHERlocked.

Il n’étais pas écrit dans le script que Sherlock prenne le pouls d’Irene Adler, Benedict Cumberbatch l’a improvisé sur le tournage.

Sources : commentaires audios des coffrets DVD et Sherlock : The Casebook édité par BBC Books

Crédits: BBC

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