Une fois n’est pas coutume, je vais vous parler d’une série que j’aime moyennement. Mais attention… ! Ces arguments n’engagent que moi, ne soyez pas fâchés contre moi si vous trouvez que je suis un peu dure avec votre série préférée !

Et puis… rien de mieux pour commencer cette nouvelle année qu’un bon coup de gueule de bois !

Je veux donc vous parler de Bates Motel. Cette série me fut conseillée par Môsieur Alexandre Letren himself afin d’essayer une nouvelle série prometteuse, qu’il disait !

Retrouvez Bates Motel: La naissance du mal

Cette série est diffusée depuis le 18 mars 2013 et compte donc qu’une seule saison. La seconde ne tardera pas à être diffusée sur la chaine américaine A&E vers mars-avril 2014, je suppute.

Que raconte cette série ?

La vie de Norma Bates, et de son fils Norman, qui décide de refaire sa vie après la mort de son mari. Pour cela, elle choisit un bled bien glauque et bien paumé dans l’Oregon, le seul état américain qu’on sait pas où il se trouve mais qu’on trouve rigolo parce qu’on dirait bien : « Bonjour Madame, une pizza tomate-fromage-oregon, s’il vous plait ! » et après tout le monde rigolerait à gorge déployée comme dans les bons sitcoms américains. Je m’égare, je m’égare.

Norma rachète donc un vieux motel et un vieux manoir, tout aussi glauques que le bled de White Pine Bay (ville jumelée avec la jolie ville de Black Cock Harbour).

Il est bien sûr ici question de raconter la vie de Norman Bates, personnage du roman Psychose, de Robert Bloch. Ce personnage est fortement inspiré du célèbre serial killer Ed Gein.

Le thème est prometteur, et même passionnant, mais attention au plantage quant au scénario et à la réalisation…

Personnellement, et je ne vous spoile pas en disant cela maintenant : je suis extrêmement déçue par cette série.

La série se passe dans notre époque contemporaine alors que l’histoire de Norman Bates s’est déroulée dans les années 50. Le choix de planter le décor dans les années 2010 est un choix discutable. Je trouve que cela n’apporte rien à l’intrigue, voire même que ça la dénature.

On connait tous plus ou moins l’histoire de Bates (que l’on ait vu ou lu Psychose ou pas). Cette histoire est authentiquement glauque, et le fait que cela se soit passé dans les années 50 ajoute au côté mystérieux. A l’époque, les petites bourgades étaient quelque peu coupées du monde, tous les habitants de ces villages se connaissaient, et on a tous, dans notre imaginaire, l’image de paysans américains un peu débiles et consanguins vivant dans des veilles maisons poussiéreuses en bois avec pour seule amie leur carabine chérie. Des gens façon Des souris et des hommes, vous savez ? Dans ces maisons avec des moustiquaires sur les portes ! Voilà, votre imaginaire a pris le relai !

Et bien, retirer tout ce contexte de la série, tout cet environnement, affadit l’intrigue. Les scénaristes ont fait ce choix réfléchi et sensé pour une bonne raison. Ils se sont certainement posés la question du « Pourquoi dans les années 2010 ? », à cela ils ont répondu : « Et pourquoi pas, Michel ? Allez, viens, c’est l’heure de l’apéro ! ». Voilà.

Outre le décor, je trouve que la relation entre Norman et sa mère n’est pas assez fouillée. Ce gamin de 17 ans est censé être très proche de sa mère, parce qu’elle le manipule et le coupe du monde, jusqu’à créer une relation de dépendance de son fils. C’est sous-exploité. Ce n’est pas approfondi. On n’y croit pas. Au début de la saison 1, le lien fusionnel, limite incestueux avec sa mère est dessiné, crayonné. Mais au fil des épisodes, le spectateur perd ce lien malsain, cette ambiance qui avait été esquissée… A la fin de la saison, on comprend juste que Norman a des blackouts, et fait des trucs pas gentils à des gens sans trop s’en rendre compte. Je trouve que l’histoire traine en longueur malgré un début de saison prometteur et le secret que Norma et Norman partagent. C’est looooong à venir, on dirait mon ex !

Voilà, j’ai exposé mon avis quelque peu négatif sur cette série. Mais comme je suis adepte de l’ascenseur émotionnel, je vais quand même vous apporter quelques éléments positifs.

Un point qui n’est pas des moindres : les comédiens !

Norma est jouée par Vera Farminga qui joue admirablement bien la veuve noire de base. Cette femme séduisante, manipulatrice, qui me fait, personnellement frissonner les ovaires. Une femme avec du pouvoir ! Femme forte dans sa manipulation, on ressent aussi bien sa fragilité quand elle est destabilisé. Vera Farminga maitrise parfaitement le passage d’un état à un autre. Son jeu est simplement vrai. Et puis, quel regard ! Elle fait passer tellement d’émotions !

Norman est joué par le ptiot qui jouait Charlie dans Charlie et la chocolaterie de Tim Burton : Freddie Highmore. Bon, alors déjà, comme il connait personnellement Johnny Depp, je vais pas le critiquer, on ne sait jamais qu’il veuille m’organiser une rencontre… mais ça n’est pas la seule raison ! Ce petiot trop chouchou dans Charlie et la chocolaterie a grandi. Comme souvent, la puberté a joué la puterelle et je dois dire que ce garçon s’est un peu enlaidi. Mais y’a pire, regardez Marine, par exemple !

Ce gamin joue bien. Je pense que si l’histoire manque de profondeur ce n’est en rien lié au jeu des comédiens. C’est le scénario qui pue du cul. Pardonnez-moi d’utiliser des termes techniques de blogueuse spécialisée dans la série télévisée.

Je ne parle pas du grand frère, si ? Ouais si… c’est Max Thieriot. Bon bah, c’est le quota p’tit minet beau gosse de la série. Le mec pas authentique pour un sou. Clairement, si ça se passait dans les années 50, ce pseudo bad boy Vivel Dop fixation béton, aurait fini le cul au bout d’une fourche (la réciproque fonctionne aussi … je vous laisse réfléchir …)

Je donne cependant une chance à la saison 2. Vraiment. Z’ont intérêt à y remettre un peu d’authenticité, que diable !

Creusons la construction du personnage de Norman Bates. Farfouillons dans ses psychoses. Grattons le tréfonds de ses pensées obscures ! On veut du pervers, du vicieux, du torturé, du psychopathe en salopette de fermier !! Pas un vulgaire adolescent qui s’pignole le salsifis en pensant à une pom-pom girl !

Angoissez-nous !!

Quand on connait le potentiel d’une telle histoire, qui a inspiré autant de chef-d’ œuvres tels que Psychose, Le silence des agneaux, American Psycho, j’exige que cela soit à la hauteur !

Voilà, on est en 2014 et Juliette exige !

Sur ce, forgez votre opinion en engloutissant la première saison, vite, vite, la seconde arrive et… on ne sait pas s’ils signeront pour une troisième… gnek, gnek, gnek !