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11 Commentaires

Lazy Company saison 2: Un grand 8 d’émotions

Lazy Company saison 2: Un grand 8 d’émotions
Alexandre LETREN

La review

LA SAISON 2
8
LE SCENARIO
7.5
LE CASTING
7
ORIGINALITE
7
PLAISIR RESSENTIT
8
7.5

Grande réussite

La saison 2 de Lazy Company monte d'un cran et bon sang ce que ça fait plaisir

L’an passé, par surprise, Lazy Company s’immisçait dans nos vies sérielles et nous surprenait, nous intriguait, nous bluffait, et se révélait non seulement comme un gros coup de cœur, mais comme LA série française de l’année dernière aux côtés de Les revenants. C’est donc peu dire que l’on attendait cette nouvelle salve d’épisodes, cette seconde saison. Et c’est aussi peu dire que cette saison 2 s’inscrit pleinement dans la lignée de la précédente. A n’en pas douter, Lazy Company saison 2 sera aussi dans notre top de la saison. La raison? Une saison qui nous entraîne dans un tourbillon émotionnel impressionnant.

Retrouvez Lazy Company: La série qui retourne le Débarquement

 Août 1944, c’est le tournant de la guerre : les Alliés font route vers Paris. Seulement voilà, la Libération va devoir attendre. Après avoir échappé à la Lazy Company, Hitler fonce tout droit vers son château préparer dans le plus grand secret une contre attaque apocalyptique. Poussée par un désir de vengeance et aussi pour se rattraper, la Lazy se lance alors dans la plus folle des courses poursuites. Mais leurs adversaires sont au rendez-vous, plus vicieux et turbulents que jamais. Pour les quatre héros, la tâche risque d’être ardue. D’autant qu’il règne au sein du groupe, un chaos grandissant.

lazy HitlerMaline. Inventive. Généreuse. Émouvante. Voilà quelques petits qualificatifs pour cette saison 2 de Lazy Company. La seconde saison est toujours pour une série un moment difficile qui consiste à confirmer les « espoirs » que l’on a apporté sur la saison 1. En France, la saison 2 est difficile à obtenir, souvent en raison de la non préparation des séries lors de la saison 1. Dans le cas de Lazy Company, non seulement la série confirme, mais elle monte d’un cran encore. Le tout de la façon la plus difficile qui soit: en jouant sans arrêt sur la ligne rouge entre comédie délirante pure, et drame d’une intensité rare. Difficile car, en général, l’un des deux aspects est soit négligé par rapport à l’autre, soit ne fonctionne tout simplement pas. Mais ici, cela fonctionne parfaitement. Le même épisode de 20 minutes peut nous faire mourir de rire ou nous émouvoir à en pleurer (attendez de voir le final de la saison et vous comprendrez parfaitement ce que je veux dire). Mais si la série fait le yoyo avec les émotions, incontestablement la saison 2 est beaucoup plus sombre, plus âpre que ne l’était la première. Car même s’il s’agit d’une comédie, on est toujours dans la guerre et il y a des morts. Et les morts sont tragiques, la série n’hésitant jamais à faire la bascule et à tuer des personnages que l’on aimait. Une bascule qui se fait sans peine, preuve que les auteurs maîtrisent parfaitement leur écriture.

Jeanne LazyCette saison 2 fait aussi une belle place aux femmes. Peut-être plus qu’en saison 1. Déjà parce que le Camp Neptune est désormais dirigée par une femme. Pour celles et ceux qui comme moi avaient adoré le Général Paxton de la saison 1, ce changement pouvait décevoir mais il n’en est rien. Sa remplaçante, la Générale Sanders est drôle et est aussi vulgaire dans sa façon de parler que Paxton parlait fort.

« J’ai toujours rêvé de me faire bouffer le cul mais je n’aurais pas pensé que ce serait comme ça » (Episode 3)

Amusant au passage de voir comment la série joue avec les codes de la misogynie au travail en les retournant pour en rendre les hommes victimes. D’autres nouveaux personnages féminins viennent grossir les rangs de la série comme Jessica Sanders (Vanessa Guide) ou Laura Plumer (Sarah Capony- en fans de séries, je me plais à penser que les auteurs y ont glissé un petit clin d’œil à Laura Palmer mais peut-être est-ce juste un délire de fan de Twin Peaks!!). Mais parmi les très belles réussites de la saison, il faut noter la prestation de Aurélia Poirier dont le personnage prend une réelle épaisseur au fil des épisodes. On ne vous révélera rien de ce que les auteurs lui ont réservé mais la Jeanne devient superbe et touchante jusqu’à la fin de la saison. Et si Jeanne devient touchante, France devient elle délirante et très drôle d’ici à la fin de cette saison.

Chuck Lazy

Mais comme l’an passée, Lazy Company saison 2 fait preuve d’une inventivité qui fait non seulement très plaisir, mais qui est, quelque part aussi, très touchante.
« Ils nous ont fait confiance en nous laissant une totale liberté d’écriture, ce qui n’est quasiment jamais le cas sur les autres chaînes. Ils prennent nos scripts tels qu’on les leur livre » (Raphaël Rocher, TV Mag Le Figaro)…Cette déclaration de l’un des producteurs de la série se vérifie à chaque instant à l’antenne. Cette saison est à nouveau tellement dingue, tellement over the top qu’il est impossible de penser qu’une chaîne ait pu repasser par dessus. Les auteurs s’amusent, ça se voit, et nous aussi. Malgré une hausse sensible du budget (de 115 000 à 145 000€/épisode) que l’on retrouve à l’image, les auteurs de la série continuent de chercher la moindre idée, même complètement délirante pour s’amuser, et ce, avec les moyens du bord.
La saison 2 de Lazy Company est une fois de plus totalement décomplexée, ça part souvent dans le grand n’importe quoi mais, bizarrement, les effets prennent à chaque fois. Samuel Bodin et Alexandre Philip (les auteurs de la série) aiment les séries, le cinéma et ont fait de leur série une oeuvre méta comme on dit, bourrée de références à la culture populaire comme quasiment aucune autre série française ne semble capable de le faire (si ce n’est Hero Corp ou Le visiteur de futur). Dans cette saison 2, on rend hommage aux films d’évasion à l’américaine, à Law and Order, et même….oh et puis non découvrez le vous même dans l’épisode 3 de cette saison. Mais disons seulement qu’après avoir eu le culot en saison 1 de rendre hommage aux épisodes musicaux des séries américaines, la saison 2 monte d’un cran et propose un nouvel épisode spécial surprenant, audacieux et visuellement superbe.

Terminons cette revue de la saison 2 en rappelant que Alexandre Philip et Samuel Bodin aiment les séries, en connaissent les codes par cœur, et se payent le luxe fou de briser des codes que peu de séries américaines se permettent de briser. Culottés, ils jouent avec la construction habituelle des séries pour mieux la contourner et nous piéger. En cela, le final de la saison 2 est un modèle du genre. Pardonnez moi cette vulgarité mais « Putain les mecs, vous êtes de grands malades, il fallait oser faire ça!!! » (faut-il y voir un hommage à Game of Thrones???, dites moi si j’ai tort). En tout cas, nous laisser dans un tel état en fin de saison, c’est à la fois terrible et en même temps agréable d’avoir la sensation que ces gars aiment leur public et le respecte.

lc2

 

Alors oui, je pourrais pinailler et dire que certains gags sont un peu répétitifs, un peu trop appuyés même parfois, que certaines prestations sont parfois un peu lourdingues,…mais non, je ne rentrerai pas dans le détail. Non pas qu’il n’y ait rien à dire dessus, mais parce que j’aime sincèrement Lazy Company, que j’aime voir ces auteurs s’éclater et nous éclater en faisant cette série, que je pense sincèrement qu’ils ont su créer une série qui devrait devenir vite culte, que ces gars sont intelligents dans leur écriture, respectueux des gens qui les regardent, et que pour ça, on a juste envie de les soutenir, d’être là. C’est aussi ça notre métier: encourager les talents quand ils se présentent et reconnaître quand une démarche honnête et courageuse se trouve face à nous.
Lazy Company est une vraie comédie populaire, bien écrite et bien ficelée pour la télévision française. La saison 2 monte d’un cran encore et atteint des sommets de délires et d’imagination. Bravo les gars!!!

Source: OCS/Empreintes Digitales/ Six pieds sur terre

P.S: Honte à moi d’oublier ses personnages historiques qui viennent faire un guest dans la série comme le Maréchal Pétain, ou encore Albert Einstein, délirant et tordant, génialement campé par l’excellent David Salles.