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4 Commentaires

Les hommes de l’ombre: Bruno Wolkowitch et son amour (!!) pour les séries

Les hommes de l’ombre: Bruno Wolkowitch et son amour (!!) pour les séries
Alexandre LETREN

Depuis quelques années, j’ai été amené à faire beaucoup d’interviews. Mais se retrouver face à un comédien venant présenter une série et crachant littéralement sur le support qui le fait vivre et l’a fait vivre pendant 10 ans (à l’époque de PJ) est une chose assez peu courante et assez désagréable il faut bien le dire. Pourtant, c’est bien à l’occasion de la diffusion de la saison 2 (très attendue) d’une série, Les hommes de l’ombre sur France 2 que j’ai pu rencontrer Bruno Wolkowitch lors du 16ème Festival de la Fiction télé de la Rochelle, rejoint en cours d’un interview par Emmanuelle Bach (qui remplace au pied levé Valérie Karsenti, forfait elle aussi sur cette saison). Dommage, vraiment dommage car le projet est vraiment intéressant et mériterait des personnes réellement impliquées et passionnées par ce qu’elles font. Peut-être son cas sur ce projet mais certaines de ses paroles desservent grandement ce qu’il fait.

Retrouvez notre critique de la saison 2 ici

Season One: Jamais une série n’a semblé être autant en phase avec l’actualité que cette saison 2. Diriez-vous que c’est encore plus vrai ici que dans la saison 1?

Bruno Wolkowitch: Non car il y avait déjà eu durant la saison 1 l’affaire DSK qui avait éclaté et dont il y avait un parallèle dans l’histoire écrite deux ans avant. Parfois, pour rire, je dis que les auteurs travaillent avec des voyants tellement ils tombent juste. Plus sérieusement, c’est comme quand on tourne une histoire d’amour par exemple, c’est assez inévitable que l’on finisse par s’y reconnaître et que les choses se recoupent. Si on avait fait la série il y a 15 ans, ça aurait été la même chose, le côté people de la vie politique en moins, mais on aurait aussi pu recouper avec des événements se déroulant dans la vie politique.

Season One: Pour qui roule Kapita? Ses opinions politiques coïncident-elles avec ses engagements professionnels?

B.W: On le sait, il dit au personnage de Nicolas Marié qu’il aurait pu voter pour lui. Mon avis c’est qu’il revient dans le jeu politique pour s’occuper de la Présidence parce que c’est un homme de gauche qui a été élu, et que travailler pour un homme qui partage ses idées politiques est des plus agréables pour lui. Il est donc heureux de travailler pour cet homme avec lequel il a un rapport d’estime, d’honnêteté.

Season One: Qu’est ce qui fait de Kapita un bon communicant?

B.W: La totale rigueur professionnelle qu’il a, mêlé aux types de désespoirs qu’il trimbale dans sa vie privée dû à une extrême lucidité sur l’être humain, lui permettent de comprendre comment on peut bidouiller et gérer l’autre sans être trop borderline. C’est aussi un homme tiraillé entre sa réussite professionnelle et l’échec de sa vie personnelle.

Season One: De nouveaux enjeux pour cette saison 2 avec des situations très compliquées à gérer pour Kapita, notamment la femme bipolaire du Président qui peut partir en vrille à n’importe quel moment.

B.W: D’ailleurs elle part en vrille et Carole Bouquet le joue merveilleusement bien ce personnage. Mais c’est ça qui est chouette avec cette saison 2, ils ont eu de vraies nouvelles idées pour relancer l’histoire dans cette saison. Ou dans ce second volet car Les hommes de l’ombre n’est pas une série, c’est un triptyque!!

demeuze

Season One: C’est très agréable de vous retrouvez tous les deux (Emmanuelle Bach nous a rejoint) quelques années après « PJ » car quelque chose fonctionne tout de suite entre vous à l’image.

B.W: C’est très agréable de s’opposer à l’image quand on se comprend dans la vie ce qui est notre cas à Emmanuelle et moi. Ce côté ping-pong entre deux acteurs est vraiment jouissif.

Season One: Est ce que le monde des communicants se marie bien avec le monde de la presse?

Emmanuelle Bach: Ils sont liés l’un à l’autre. Pas connivents mais liés.

B.W: En fait, pour répondre à votre question, un bon journaliste est là pour certifier d’une vérité donc le mariage avec la politique se fait mal car le journaliste s’oppose à quelque chose. Le conseiller en communication est là pour « arranger » les choses sans aller trop loin dans le mensonge.

Season One: Ce n’est jamais évident de reprendre un rôle créé par une autre actrice. Qu’est ce qui vous a intéressé dans ce projet?

E.B: J’ai une ambition comme actrice c’est d’être avec Bruno Wolkowitch. Je pense qu’on finira dans une maison de retraite ensembles (rires). Plus sérieusement, le projet était très intéressant et quand on me l’a proposé, je ne pouvais tout simplement pas refusé.

Season One: C’est rare d’avoir en France une série qui regarde et parle du monde dans lequel on vit, il y a comme une sorte de frilosité. Vous êtes en attente de ça?

B.W: Je ne suis absolument pas en attente de jouer dans quelque chose qui reflète la réalité, je m’en fout complètement. Madame Bovary m’intéresse beaucoup plus que la vie du Président de la République. Interroger la société ne m’intéresse pas du tout. Ce que je veux c’est qu’on raconte de belles histoires c’est tout.

E.B: On peut faire de très belles histoires en interrogeant la société, ce n’est pas incompatible.

B.W: Oui bien sûr mais ce n’est pas une préoccupation que j’ai. Je pourrais ne jouer que dans des histoires d’amour en costumes sans être frustré. Pour être honnête, ça m’emmerde même le matin d’enlever un jean en arrivant sur un tournage pour en remettre un pour jouer. Je préfère nettement la transformation physique pour un rôle.

Season One: Je suis très admiratif du travail que vous faites notamment sur « Un Village français » car rendre humain un personnage détestable n’est pas évident et vous le faites très bien. 

E.B: C’est très gentil ça me touche beaucoup. Mais des rôles comme celui-ci, quand on vous les propose,il faut les faire avec gourmandise. Et dans Un village français, tous les rôles féminins sont de très beaux rôles de femmes.

Season One: Un peu comme Kapita dans « Les hommes de l’ombre » qui est un personnage trouble. On ne sait jamais ce qu’il va faire.

B.W: C’est un formidable joueur d’échecs Kapita. Il réussit à placer ses pions dans son travail tout en gérant l’échec de sa vie personnelle.

Season One: Vous avez tous les deux joué dans beaucoup de séries. Qu’est ce qui vous intéresse dans ce support? 

E.B: Moi je le revendique: j’aime faire de la série.

B.W: Moi je n’aime pas ça. Je n’aime pas les voir, je ne les regarde pas. J’ai fais une exception avec True Detective parce qu’on m’a dit que c’était clos et c’est une merveille absolue. Sinon, je n’ai jamais regardé la saison 2 d’aucune série même si j’ai trouvé la première formidable. Je n’aime pas la déclinaison. Si je peux ne jamais refaire de personnage récurrent, je n’en referais pas. Ou alors c’est quand il n’y aura plus d’unitaires et que je n’aurai plus le choix.

E.B: Quand tu as un beau personnage à défendre, c’est tout de même agréable de le suivre et le développer longtemps.

B.W: Non, je préfère qu’il s’arrête après 12 épisodes et être en danger avec un autre.

E.B: Crois moi, dans une série comme Un village français, c’est une mise en danger permanente. Tout dépend des enjeux, de la façon dont la série est écrite. Dans Un village français, c’est une découverte à chaque fois, je ne sais jamais ce qu’il va se passer. Il vaut mieux un beau rôle dans une série à la télé qu’un mauvais au cinéma.

Crédits: © Etienne Chognard / FTV
Merci à Blue Helium et à Yoan pour avoir organisé cette interview

  • http://seasonone Claire

    C’est ridicule « j’ai regardé True Detective parce que l’on m’avait dit qu c’était clôt ». Combien de séries sont des oeuvres entières, closes, pensées dans leur globalité même si étendues sur plusieurs saisons?
    En plus, venant de la part d’un type qui est resté longtemps dans PJ, c’est un peu se foutre de la gueule du monde. Il veut bien faire le boulot parce que ça paye les factures mais c’est tout ? Pas classe vis à vis des spectateurs… C’est mignon de se la jouer profond, au dessus de tout cela, mais faut assumer jusqu’au bout et pas te faire payer pour un boulot que tu méprises et le revendiquer. Il tient pas deux minutes l’argument après ça.

  • pénélope

    Il est comme ça, Bruno. On va pas le changer maintenant! Il doit être assez compliqué comme bonhomme dans la vie de tous les jours mais j’aime le voir à la télé ou au théâtre, car c’est un bon comédien qui regrette, je pense, que le cinéma l’ait zappé.

    • http://twitter.com/alexandreletren Alexandre LETREN

      Pardon mais regretter que le cinéma vous zappe n’autorise pas à cracher ce qui vous a fait vivre durant des années (PJ c’est 10 ans!!)

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