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Pilote d’essai: Lucky Man (Sky 1)

Pilote d’essai: Lucky Man (Sky 1)
Fabrice Simon

La review

PILOTE
7
SCENARIO
5
CASTING
9
ENVIE DE VOIR LA SUITE
7
7

Efficace...à confirmer

Suivant la tendance actuelle qui place, au cinéma comme à la télévision, les histoires de super-héros en tête du divertissement populaire, la chaîne britannique Sky 1 propose depuis peu sa propre variation autour de ce thème excessivement rebattu. Mais par l’addition surprise d’un créateur de renommée mondiale, Stan Lee, Lucky Man mérite pourtant le coup d’œil….

Originellement, le projet d’une nouvelle série avec un super-héros comme personnage principal n’avait rien pour attirer la curiosité du spectateur lambda. Arrow, The Flash, Agent Carter et d’autres occupent les écrans depuis quelques temps avec des histoires routinières voire un peu rébarbatives. Mais lorsque Sky 1 annonce la production de Lucky Man, elle dispose d’un atout maître capable d’attirer les regards des plus réfractaires des spectateurs. Prévue pour une saison unique comportant dix épisodes (soit la quasi-assurance d’une fiction ramassée d’un point de vue narratif), la série britannique de super-héros doit être scénarisée par nul autre que Monsieur Stan Lee, le créateur de Marvel et géniteur, entre autres, de Spiderman, Hulk ou Iron Man. Inutile de préciser qu’alors, l’intérêt des fans est suscité et que Lucky Man est attendu pour sa première apparition.

Lorsque qu’en 1961, Stan Lee s’associe au dessinateur Jack Kirby pour créer un comics intitulé Les Quatre Fantastiques il est loin d’imaginer que cinq décennies plus tard sa maison d’édition Marvel  phagocytera les écrans mondiaux, cinématographiques et télévisuels, avec ses personnages dotés de capacités physiques ou intellectuelles hors-norme. Jouissant d’une reconnaissance incroyable auprès de millions de fans, l’homme néanmoins continue son travail et, à plus de quatre-vingt dix ans, propose sa version du super-héros à l’anglaise.

L’inspecteur de police Harry Clayton est un bon policier mais il souffre d’une addiction au jeu qui le voit crouler sous les dettes. Sa femme, avocate, l’a quitté, il ne voit presque plus sa fille mais il continue de jouer et de perdre des sommes colossales. Le dos au mur, il va recevoir un « cadeau » de la part d’une jolie jeune femme : un bracelet lui permettant de pouvoir contrôler la chance….

Soyons honnête d’emblée : un homme endetté, qui plus est inspecteur de police, et qui n’a que quelques heures pour trouver une solution financière afin de sauver sa peau n’est pas le type de situation novatrice, en 2015 dans un pilote de série télé, qui va impressionner un quelconque spectateur.  Pourtant, à la vision du premier épisode, plusieurs éléments permettent d’espérer, non pas un chef d’œuvre du genre mais au moins un show de qualité et distrayant.

lucky man

Le premier atout de Lucky Man est son casting : confier le rôle principal à James Nesbitt dont l’interprétation tout en désinvolture contrôlée est parfaite, est bien évidemment une excellente idée. Crédible, l’acteur connu pour ses rôles dans les séries Murphy’s Law et Jeckyll et surtout pour sa participation à la trilogie du Hobbit de Peter Jackson, amène une touche particulière composée essentiellement d’humour noir et de flegme qui apporte beaucoup à l’inspecteur Clayton. Le reste du casting est à l’avenant avec une mention spéciale au remarquable Steven Mackintosh qui confirme, après Luther, toute l’étendue de son talent.

Autre atout de la série, le climax imposé par le pape du comics est limpide et permet instantanément de se retrouver, juste après les présentations d’usage, dans une histoire concentrée sur l’essentiel et comportant peu de niveau de lecture. Et surtout l’aspect comics revendiqué dès le générique et son utilisation de cartons de bande dessinée, permet d’emmener son spectateur dans des aventures à suspense se déroulant dans les plus cosmopolites des quartiers londoniens.

Enfin, le dernier atout de Lucky Man réside dans le « pouvoir » attribué à son héros. Loin d’être occasionné par une piqûre d’insecte ou des rayons cosmiques, le don de commander la chance est transmis à Clayton par un bracelet dont on découvre dès la scène inaugurale tout le contre-pouvoir maléfique qu’il induit. Par ailleurs, grâce à lui, notre héros ne va pas subitement sauter par-dessus des immeubles ou mettre le feu à ses ennemis, il va simplement modifier le cours de son existence afin d’en tirer le maximum de profits. Rejoignant d’autres « super-héros » du Royaume-Uni, comme Sherlock Holmes dont le pouvoir est cérébral ou le Docteur Who capable d’évoluer dans l’espace et le temps, Clayton maîtrise le hasard en contrôlant sa chance. Contenant une dimension philosophique, refusant tout fatalisme, le héros domine le destin et le modifie afin d’en tirer le maximum de profit. Au risque de se perdre ou de se damner ? C’est certainement ce que nous dévoilerons les prochains épisodes de Lucky Man.

Lucky-Man

Indulgents, nous passerons sur certaines séquences caricaturales – comme celle avec la jeune femme à la roulette qui rappelle certains James Bond – ou involontairement drôles – les scènes d’action en général et surtout une ridicule poursuite en bateaux – pour suivre cette série prometteuse, un divertissement de qualité. Et nous finirons par nous délecter de l’indispensable caméo de Stan Lee, en pleine séance de dédicaces, qui ne prend même plus la peine d’interpréter un rôle mais d’être simplement lui-même.

Crédit: Sky

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