Manhattan Love Story raconte la rencontre d’un beau jeune homme cynique New Yorkais pure souche (Peter) et d’une jolie jeune fille naïve qui vient d’Atlanta et qui a abandonné sa ville natale pour accomplir son rêve (Dana). La meilleure amie de Dana se mêle de ce qui ne la regarde pas et force le couple.

Autant dire que le pitch ne fait pas franchement rêver et qu’il existe déjà un bon millier de films qui racontent exactement la même histoire. Pour faire « original », le créateur a ajouté un petit twist qui fait qu’on est dans la tête des deux héros de façon systématique. On a donc droit à des voix-off qui racontent les pensées de Peter et Dana.

Il s’agit donc d’une comédie romantique qui joue sur la différence entre les hommes et les femmes lors d’une rencontre. Ça joue également sur la nuance entre l’hypocrisie, la diplomatie et la politesse.

Est-ce que c’est drôle ? Pas vraiment, et c’est le plus gros reproche que je ferais à la série. Je n’ai pas ri une seule fois. Je n’ai pas été attendrie un moment. Dana est le cliché de la fille naïve même si elle a finalement du caractère, et je n’en peux plus de voir que les femmes de New York veulent toutes travailler dans l’édition. Tu m’étonnes que ce soit bouché comme métier. C’est un peu comme le nombre de galeristes d’art dans les séries. Impossible donc de m’identifier à l’héroïne (qui à 25 ans ne sait pas se servir d’un smartphone ni des réseaux sociaux dont elle se sert pourtant régulièrement), et le couple d’amis chez qui elle habite est tout bonnement insupportable.

Le personnage de Peter est une meilleure surprise. Son cynisme ne le rend pas forcément intolérable ni particulièrement méchant, et ses relations familiales m’ont un tout petit peu plus intriguée. En outre, son travail un minimum original m’a fait plaisir. Pour une fois qu’on a droit à autre chose qu’à un avocat ou un publicitaire…

Le problème, c’est que le contraste de leurs pensées n’a pas grand-chose d’original. La façon de revisiter les attentes sous un angle plus « moderne » pourrait être intéressante mais on reste une fois encore dans le cliché du mec qui cherche à apercevoir le soutien-gorge de son rencard et la fille qui pleure quand ça ne se passe pas comme elle en rêvait.

C’est triste à dire, mais le plus sympa était réellement les dynamiques de travail entre le rejet des collègues de Dana (le fist-bump m’a fait sourire) et la façon dont la sœur de Peter vient lui casser les pieds systématiquement et ne fait rien de ses journées.

L’ensemble donne finalement un résultat assez fade. Les performances des acteurs principaux (Jake McDorman, vu dans Greek notamment et la dernière saison de Shameless U.S, et Analeigh Tipton aperçue dans Crazy, Stupid Love) rend l’ensemble regardable et assez plaisant mais je ne serais pas surprise si quelqu’un s’endormait devant le pilot.

D’autant que, au bout du compte, je ne vois pas bien comment la série peut tenir sur le long terme. On a droit à 13 épisodes, donc la saison sera suffisamment courte pour ne pas s’essouffler trop vite, mais j’ai peur de me retrouver à chaque épisode face à un conflit entre Dana et Peter, dont le frère et sa femme vont se mêler, et qui sera résolu par une rayure sur la bucket list de Dana pour se faire pardonner.

Je suis intéressée de savoir ce que d’autres en ont pensé… Moi, ça ne m’a pas convaincue. Paradoxalement, je suis plus convaincue par la version d’une histoire d’amour à Manhattan proposée par The Mindy Project où les vannes fusent et sont ridicules mais qui représente le mélange d’idéalisme et du cynisme que se targuent de posséder les New-Yorkais.

Crédits: ABC