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Profilage saison 4: « La saison de toutes les épreuves »

Profilage saison 4: « La saison de toutes les épreuves »
Alexandre LETREN

La review

LA SAISON
7
LE CASTING
7
LE SCENARIO
7.5
7.2

PRENANTE

Dans son registre, Profilage est une réelle réussite et cette saison ne déroge pas à la règle. Des scénarios prenants et une héroïne touchante au possible seront les éléments qui vont vous transporter du 1er au dernier épisode de cette saison

Forte d’un succès qui ne se dément pas, saison après saison, Profilage aborde sa 4ème saison avec une vraie volonté: continuité d’asseoir sa présence dans le paysage télévisé hyper formaté des séries policières de TF1. Avec ces 12 nouveaux épisodes, Profilage prouve qu’elle est une série à part, différente des autres formats de la chaîne (rejoint depuis par Falco dans ce domaine). Oui cette saison 4 est une réussite mais pourquoi? 

Pour rappel, Profilage est une série créée par Fanny Robert et Sophie Lebarbier, lancée sur TF1 en 2009 avec Odile Vuillemin dans le rôle de Chloé Saint-Laurent, experte en criminologie, et dont la sensibilité exceptionnelles lui permettent de décrypter l’esprit des assassins comme des victimes pour aider la police à résoudre les enquêtes les plus troublantes. Depuis le début de la saison 3, elle fait équipe avec le Commandant Rocher (Philippe Bas) avec qui elle a tissé une solide amitié.
On avait laissé Chloé en fin de saison 3, victime d’un accident de voiture et qui s’était retrouvée dans le coma. A son réveil, elle avait reçu un coup de fil d’une personnage dont elle était persuadée qu’il s’agissait de sa mère…morte assassinée 20 ans auparavant.

Une nouvelle fois dans cette saison, les auteurs de Profilage nous emmène dans un dédale d’enquêtes toutes plus originales les unes que les autres. Mais avant de commencer, évacuons tout de suite les aspects plus négatifs.
Tout d’abord, la série souffre d’un vrai problème de réalisation. Comme beaucoup de séries de TF1, la lumière de la série est affreuse. L’omniprésence de cette couleur jaune et la surexposition des couleurs dans la plupart des scènes (et qu’on retrouve aussi dans R.I.S ou encore dans la saison 2 de Flics), rendent la série vraiment pas des plus agréables « à voir« . Clairement, les scénarios vraiment bien écrits (on va y revenir) ne sont pas servis par la réalisation. Les auteurs aiment jouer avec les codes des séries télé, la série aurait donc mérité d’avoir une plus grande recherche dans son traitement visuel.
Autre point négatif, les personnages secondaires (les flics) sont un peu oubliés parfois ou réduits à de la caricature (le geek de service, la flic un peu dure qui veut pas s’engager,…). Difficile de savoir si cela est dût à une vraie volonté des scénaristes ou au fait que Odile Vuillemin « bouffe » littéralement l’écran.

Profilage 2

 

Un personnage principal fort

Le gros point fort de la série, et de cette saison, c’est Chloé Saint-Laurent. Introvertie, à la limite de l’autisme en saison 1, Chloé a su évoluer de manière très intelligente au cours des saisons. Portée par une incroyable comédienne comme Odile Vuillemin, elle sait nous émouvoir par sa fragilité extrême. En saison 4, Chloé est plus que jamais vulnérable. Fragilisée. D’abord par les doutes qu’elle a sur la mort de sa mère; mais surtout par l’arrivée dans sa vie de la petite Lilly, petite fille pour laquelle Chloé n’aura de cesse de se battre tout au long de la saison afin d’en obtenir la garde. Lilly. La petite fille qui pourrait enfin offrir un peu de lumière dans la vie de Chloé. Mais également celle qui va lui faire perdre pied à de nombreuses reprises dans la saison, jusqu’au tout dernier épisode. Et on ne le dira jamais assez mais quelle interprète qu’Odile Vuillemin! Depuis la saison 1, cette comédienne ne cesse de me surprendre et de m’émouvoir dans le rôle de Chloé, un personnage qu’elle semble s’être totalement approprié. La comédienne offre régulièrement une palette de jeu assez incroyable passant d’un incroyable mutisme à une rage ou une énergie démesurée assez étonnante.

Profilage saison 4

Des scénarios extrêmement soignés

Si la réalisation de la série pêche parfois dramatiquement, heureusement les scénarios sont là pour rattraper le tout. Et pour la rattraper, ils la rattrapent. Dans cette saison 4, une nouvelle fois, les histoires sont surprenantes. Surprenantes car elles ne semblent jamais être ce qu’on croit qu’elles sont. Les déductions de Chloé nous emmènent sans arrêt dans des directions différentes. Tueurs en séries, rapt d’enfants, bizutage, et même possession, la série nous emmène dans des directions toujours surprenantes. Mais plus que les histoires en elles mêmes qui reposent finalement sur des ressorts bien connus, ce sont dans des univers que la série nous convie. Des univers inspirés de la culture série notamment car on retrouve dans cette saison un hommage à Dexter (« La poudre aux yeux« ), à Cold Case (« Juste avant l’oubli« ), et même aux séries paranormales avec un cas de possession démoniaque, mais aussi à l’actualité comme l’affaire Dutroux.
Sur la forme aussi la série sait nous surprendre en nous offrant des modèles d’histoires vraiment passionnantes: une enquête policière se situant à deux époques différentes (1945 et aujourd’hui) offrant la possibilité aux deux comédiens principaux de jouer deux rôles dans un même épisode; un hommage appuyé à Cold Case mais adapté à la France avec une enquête à résoudre en moins de 50 heures avant que la prescription ne tombe (très bel épisode hommage à Cold Case, regardez pour preuve la toute fin de l’épisode…); et même le tout dernier épisode où la notion de temps se brouille totalement pour nous offrir une montée en puissance de l’action jusqu’à un final de saison qui va vous couper le souffle, tant la charge émotionnelle y est forte (une nouvelle fois, Odile Vuillemin est formidable dans cet épisode de fin de saison….un vrai épisode final comme on ne sait que trop peu les faire!!),…
Difficile d’ailleurs de retenir un épisode phare de cette saison. Mais si je devais le faire, je citerais « Juste avant l’oubli » car si ce modèle venait à se répéter dans de futurs épisodes, il pourrait offrir à la série de très beaux moments; « Réminiscences » pour l’originalité de l’enquête à deux époques et son dénouement assez fort (même si le maquillage de Philippe Bas est, pardonnez moi, assez grotesque); et enfin le double épisode final dont chaque partie est très intéressante et qui introduit deux personnages très prometteurs: le Préfet Carmin (Stephane Freiss, dont la série La loi selon Bartoli a malheureusement été annulé par TF1) et Adèle Delettre (Juliette Roudet, excellente comédienne) en « future profiler », proche du caractère de Chloé et dont on espère qu’on la reverra en saison 5 car elle mérite beaucoup plus que ce qu’on a bien voulu lui offrir dans ce final. De plus, son personnage semble renfermer des possibilités multiples pour de futures arches narratives.

profilage-fantomes

Qu’on se le dise, la saison 4 de Profilage ne vaut pas simplement le détour. Vous devez la voir. Elle n’est certes pas parfaite mais l’originalité de ses scripts et la qualité de certains de ses comédiens en font une grande réussite de la fiction policière de TF1, beaucoup plus « humaine » que beaucoup d’autres séries de la chaîne, prétentieuses à trop vouloir être des clones des séries américaines. Profilage, elle, sait nous prendre et nous surprendre à chaque épisode. Un sentiment vraiment très agréable.

« Profilage » saison 4 dès le 5 septembre 20h45 sur TF1

Crédits: © TF1