Lorsqu’elle déménage de son New Jersey pour une résidence de banlieue typiquement américaine, la famille Weaver est loin de se douter que sa vie va être complètement bouleversée. Debbie, son mari Marty et leurs enfants Amber, Max et Abbie font la connaissance de leur nouvel environnement et de leurs voisins directs qui ont curieusement tous des noms de grands sportifs. Ils ne tardent pas à comprendre que derrière cette communauté étrange qui suit  à l’aveuglette le leader Larry Bird se cache des aliens en pleine mission de découverte sur notre belle planète.

Nouveauté de ABC de la saison 2012-2013, je me rappelle encore de mon impression plus que mitigée à la vision de la toute première bande-annonce. Des humains qui coexistent avec des aliens ? Un casting d’inconnus à l’exception de Jami Gertz pour une histoire concoctée par Dan Fogelman, le scénariste de Crazy, Stupid, Love ? Non mais allo (téléphone maison) quoi ?! C’est donc un peu à reculons que j’ai regardé le pilote. Et là, le coup de foudre instantané. Un attachement indicible pour ses personnages pas aussi décalés que prévu et terriblement attachants.Tout sériephile qui s’y connaît un tant soit peu en la matière vous dira qu’il n’y a qu’une série de science-fiction pour parler avec passion et réussite du genre humain, de sa complexité idiote mais nécessaire.

The Neighbors est de ces shows qui savent parfaitement faire ressortir le meilleur de l’humanité grâce à un terrible choc des cultures au sens premier du terme. La valeur ajoutée est ici l’humour. C’est bête à dire mais rares sont aujourd’hui les sitcoms qui font vraiment rires. C’est pourtant bien le cas de cette comédie qui n’hésite pas à se moquer d’elle-même (la petite inside joke meta n’est jamais très loin) tout en célébrant la vie de couple, les différences entre hommes et femmes, les relations parents-enfants, bref des thèmes universels qui parlent autant aux Terriens qu’aux Zabroviens. Enfin presque !

Ils ont beau être sur Terre depuis 10 bonnes années, avoir choisi un physique à l’image de la diversité humaine (en dessous, ils sont verts) et un accent anglais du plus bel effet, Larry, sa femme afro-américaine Jackie, leur fils asiatique Reggie et le gringalet Dick vivent reclus derrière leur fameuse « picket fences » et observent le monde de loin. L’arrivée des Weaver va tout changer. Un peu malgré eux, ces derniers vont inspirer confiance aux aliens qui vont les suivre partout, apprendre les coutumes humaines comme le bal de promo, Halloween, Noël ou même faire les courses.

Autant de situations qui vont mettre à jour l’humanité de ces extraterrestres maladroits mais au grand cœur. Larry est un vieux grognon qui se laisse attendrir par la benjamine adorable de la famille Weaver et noue une drôle d’amitié avec l’aînée, Jackie, avenante et intelligente apprend beaucoup du statut de la femme grâce à Jackie, mère au foyer qui adore ses enfants mais vit une certaine lassitude alors que Reggie découvre la vie d’un adolescent ordinaire en tombant amoureux fou d’Amber, la fille gothique et pas commode des Weaver. The Neighbors offre également une belle vision du mariage humain entre amour et compromis comme rarement vu dans une sitcom.

Si la série est une telle réussite, c’est aussi parce qu’elle bénéficie d’un casting impeccable. Celui-ci étant composé à moitié d’’adolescents et d’enfants, il était impératif qu’ils ne soient pas des têtes à claques ou de petits singes savants. Mission accomplie. Tout ici est savamment équilibré. Inutile de dire qu’après 22 épisodes réjouissants, une saison 2 est très fortement souhaitée. Ce ne serait que justice car The Neighbors est pratiquement d’utilité publique. C’est votre meilleure chance de réussir à aimer votre prochain !

Crédits photos © ABC Studios