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True Detective ou l’anthologie de l’ennui

True Detective ou l’anthologie de l’ennui
Laura Maz
  • Le 25 avril 2015
  • http://lauramaz.com/

Comme House of Cards la saison dernière, True Detective est la série de l’année, que dis-je, de la décennie et donc celle sur laquelle il est indispensable d’avoir un avis. Positif si possible, c’est quand même la meilleure série de tous les temps de l’année.

Deux inspecteurs ayant traqué un serial killer dans les années 1990, sont interrogés par la police 17 ans plus tard, car le tueur semble avoir frappé à nouveau. La série est le récit de leur enquête de 1995  pendant leur interrogatoire en 2012.

Comme toute série auto-proclamée série culte, True Detective est hyper prétentieuse. Comme American Horror StoryTrue Detective est une série d’anthologie. Chaque saison racontera une nouvelle histoire avec de nouveaux personnages. Ce qui est le nouveau moyen pour la télé de s’offrir les meilleurs acteurs d’Hollywood sans les empêcher de faire des films en les bloquant sur des tournages pendant 24 épisodes. Mais bon, c’est vrai, c’est beau, lent, très lent mais beau. La réalisation est quasi parfaite et la photo est sublime. La Louisiane est superbement filmée et cette atmosphère lourde et pesante nous pose immédiatement dans l’ambiance. Même si au bout d’un moment, les travellings en voiture et les plans séquences interminables ont un peu tendance à lasser, voir à assoupir…

Mais True Detective c’est avant tout Matthew McConaughey et Woody Harrelson. C’est d’ailleurs uniquement McConaughey et Harrelson. Parce que sinon, l’histoire n’est pas vraiment plus intéressante qu’un bon épisode d’Esprits Criminels. D’ailleurs on s’en désintéresse vite tant les deux comédiens, en particulier McConaughey, éclipsent tout le reste. En dehors de sa métamorphose physique très impressionnante, l’intensité du jeu de Matthew McConaughey est telle, qu’on a plus envie de comprendre ce qui l’habite et quelle a été sa vie pendant ces 17 ans que de savoir qui est le tueur. Quant à Woody Harrelson, même si son personnage est moins intriguant, il est extraordinaire dans son rôle de père de famille terre-à-terre, bien plus complexe qu’on pourrait le croire. Et c’est à la fois la plus grande qualité et le plus grand défaut de la série.

Car il n’y a de place pour rien d’autres que les deux personnages principaux. L’histoire est bien trop basique pour une série de cette qualité et entre les monologues mystico-philosophique de Cohle (McConaughey) (« Le monde est le caniveau de l’espace ») et les interrogatoires des policiers en 2012, les dialogues frôlent parfois le ridicule. Quant aux personnages secondaires, c’est bien simple, ils n’existent pas. Seule Maggie (Michelle Monaghan), la femme de Hart (Harrelson) s’en sort à peu près. En même temps c’est le seul personnage féminin de la série qui ne soit pas une prostituée hillbilly addict au Crystal meth dont c’est déjà bien (Non mais rassurez-vous, on la voit nue quand même, le minimum sur HBO) parce que les autres femmes de la série, reléguées au rang de figurantes n’existent que pour satisfaire les désirs de ces messieurs qu’elles soient professionnelles ou pas. Car comme d’hab, pour les séries du premium cable, la série est ponctuée d’imagerie porno, de violence et de scènes de sexe absolument inutiles.

True Detective Cohle 2012

A la différence de son duo de comédiens, True Detective ne rentrera sans doute pas dans l’histoire de la télé car c’est un polar trop classique finalement vu cent fois qui ne nous épargne pas les clichés d’une série policière traditionnelle. Trop longue, trop lente, la série aurait sans doute fait un meilleur film. C’est néanmoins à voir ne serait-ce que pour les deux comédiens principaux et surtout pour pouvoir continuer à fréquenter vos amis hipsters qui n’aiment pas télé. Mais là, ça va, c’est HBO !

Retrouvez un avis totalement opposé sur la série ici

True Detective saison 1 – depuis le 23 avril sur Canal + et en intégrale sur Canal+ à la demande.

Crédits: HBO