Candice Renoir saison 1 « Aucun criminel ne lui résiste »
La review
LA SERIE
5.5LE SCENARIO
5.5LE CASTING
7PLAISIR RESSENTI
5.5Candice Renoir c’est le nom de la nouvelle héroïne de France 2 qui fera son arrivée sur l’antenne le 19 avril prochain. Huit épisodes de 52 minutes pour découvrir ce commandant de police aux méthodes peu conventionnelles. Sans révolutionner le genre, Candice Renoir parviendra-t-elle à donner un second souffle aux séries policières de France 2?
Candice Renoir a quatre enfants, et n’a pas bossé depuis dix ans pour suivre son mari à l’étranger. Désormais séparée de son époux, elle reprend un poste de chef de groupe à la Sécurité publique d’enquête dans le sud de la France. A la tête de cette nouvelle équipe, elle doit faire ses preuves. Son expérience, son sens de l’observation, sa capacité d’analyse et sa finesse d’esprit toute féminine lui permettent de résoudre ses enquêtes.
« Démonter le témoin avec un magazine de gonzesse, c’est énorme »
Avant de revenir sur Candice Renoir plus en détails, on va retrouver la Directrice de collection de la série, Solen Roy-Pagenault qui nous parle des origines de la série ainsi que des inspirations pour créer le personnage de Candice.
Season One: Comment est né le personnage de Candice Renoir. Aviez-vous des inspirations sur des personnages existants?
Solen Roy-Pagenault: L’idée de départ vient de notre productrice, Caroline Lassa, qui avait envie d’un personnage de femme flic qui réussirait à résoudre les enquêtes de façon non classique, avec son expérience de mère de famille, son sens pratique de la vie. Il y avait aussi une envie d’un personnage à la Columbo mais en féminin, avec cette manie de ne rien lâcher avec les suspects, de prendre son temps dans son enquête. En revanche, nous n’avions pas de références aussi récentes que Mentalist, des poids lourds très présents en télé. Car le risque ce serait du coup d’avoir des séries françaises qui ne seraient que des décalques des séries américaines. De même, l’idée de montrer la vie de famille de Candice, ses enfants, n’est pas venue tout de suite. Au départ, on était plus dans l’idée, comme Columbo avec sa femme, d’entendre Candice en parler sans jamais les montrer. Dans la suite de la série, cette partie ne prendra d’ailleurs pas plus de place mais continuera d’être « la petite musique de la série ». Par exemple, les prégénériques des épisodes ne seront pas centrés comme dans les séries policières sur la découverte d’un cadavre mais sur la vie privée de Candice.
L’idée de la série était donc de « décaler » le polar avec un personnage différent et d’arrêter avec les enquêtes « scientifiques » (du genre de Les Experts ndlr). Avec Candice, on prend des chemins de traverse et c’est ça qui nous amuse.
Season One: Est ce que Candice Renoir, de part le fait que Candice soit toujours obligée de se battre pour faire entendre sa voix, est une série militante?
S.R-P: C’est une série féministe 2.0. Il y a eu dans le passé une vague de personnages de flics féminins qui devaient agir, s’habiller comme des hommes, pour prouver qu’elles étaient à égalité avec les hommes. Candice, elle, arrive avec sa blondeur, ses rondeurs, sa candeur et ne va pas « se camoufler » pour se faire sa place parmi ces hommes. Elle assume sa féminité, elle est vraiment femme et elle est même capable de retourner les clichés dont elle est victime pour déboussoler ses interlocuteurs.
Season One: Est ce que pour créer ce personnage, vous avez imaginé le flic qu’elle était avant son break de 10 ans?
S.R-P: Oui et je pense qu’elle était beaucoup plus classique. Elle était déjà très brillante à la Crim’ mais elle agissait de manière plus conventionnelle. C’est son interruption de 10 ans qui l’a amené à voir la vie de manière totalement différente. Elle a perdu ce rythme très stressant du travail au quotidien et a regardé tout ce qui l’entoure de manière différente. Elle a notamment beaucoup appris de son expérience dans l’expatriation. Elle s’est ouverte à des cultures différentes (Los Angeles, Mexique, Dakar, Dubaï et Singapour) ce qui l’a complètement changé.
Et puis n’oublions pas non plus qu’elle est devenue maman pendant ces 10 années et ça a aussi totalement modifié sa façon de se comporter et de voir la vie.
Attention: Cet article est basé sur le visionnage des épisodes 1 à 4 de la série, envoyés par la production et la chaîne
Candice Renoir n’est ce que l’on peut appeler un policier d’un genre nouveau. C’est même une série plutôt classique (ce qui n’a rien de négatif lorsque je dis ça), et s’inscrit dans la tradition que j’appelerai des « séries de consultant », très en vogue depuis quelques années à la télévision américaine. Des personnages comme Castle, Monk, Patrick Jane (Mentalist) ou même Jessica Fletcher (Arabesque), héritiers des romans d’Agatha Christie entre autres où un personnage qui n’est pas membre de la police, aide cette dernière à résoudre des enquêtes par son flair, son incroyable sens de l’obeservation et de déduction. Certes ici c’est un peu différent car Candice Renoir est flic mais son attitude la rapproche plus de tous ces « consultants » cités plus haut que de véritables policiers. D’ailleurs, dans toutes ces séries, vous avez souvent un supérieur hiérarchique assez désagréable qui s’en prend à cet enquêteur hors norme (ici c’est la comédienne Samira Lachhab « Yasmine Attia » qui joue ce rôle) et une équipe d’enquêteurs qui l’entoure mais qui permettent qui se trompent souvent pour permettre au héros d’avancer et de trouver l’assassin (déjà chez Agatha Christie, Japp et Hastings secondaient souvent Hercule Poirot). L’équipe qui entoure Candice Renoir fait d’ailleurs penser à celle qui entoure Patrick Jane, une référence que la scénariste réfute, préférant s’appuyer sur l’exemple de The Closer.
Au petit jeu de l’inspectrice qui, sous ses airs un peu gauche parfois, parvient à tromper son monde, Cécile Bois est tout simplement parfaite: « Quand quelqu’un comme le Capitaine Dumas va d’un point A à un point B, elle fera le même trajet en prenant des chemins de traverse ». La comédienne est tour à tour charmante, naïve et brillante dans son personnage de Candice. Elle sait lui apporter tout ce dont a besoin un personnage de ce type. Les autres comédiens qui composent le casting de cette série sont tout aussi bons. C’est même une des grandes forces de la série. On retrouve avec plaisir la très talentueuse Samira Lachhab (que l’on peut regretter de ne pas voir plus dans la série), ainsi que deux anciens de la série Les Bleus (M6), Raphaël Lenglet et Mhamed Arezki.
Belle réussite aussi que le générique de la série dont le but est de nous montrer ce qu’est le personnage de Candice Renoir: une femme flic obligée de se dédoubler sans arrêt entre son travail et sa vie de famille.
Maintenant le soucis de Candice Renoir c’est le soucis de bons nombres de ces séries dites « de consultants » ou de supers flics brillants: c’est le côté un peu répétitif des enquêtes.
Columbo s’en tirait bien en montrant des crimes quasi parfaits et une écriture vraiment impeccable; Bones ou Castle jouent à fond la carte du décalé; Monk a un personnage totalement hors des clous. Malheureusement pour elle, Candice Renoir est « normal ». Pas de fantasie dans les crimes, on décrit des situations communes de la vie de famille, avec des problématiques que l’on a déjà vu très souvent dans d’autres séries, françaises j’entend. Et c’est dommage car la série n’est pas désagréable à regarder, le casting est bon. C’est juste que l’on a déjà vu ça ailleurs. Et pas très loin d’ailleurs car sur la même chaîne, on est dans un type de séries assez proche avec une série comme Caïn.
J’ai un autre soucis, cette fois-ci plus propre au personnage de Candice. Je la trouve un peu « ringarde » par moment pour une femme qui a vécu dans pleins de pays différents. Qu’elle soit larguée sur les techniques d’investigations je veux bien (et encore, leur manière d’enquêter à tous, outre l’arrivée du légiste et l’intervention de la police scientifique, est tout de même très classique, voir même pas très moderne. Ce n’est pas comme si Candice débarquait soudain dans l’équipe de Grissom dans Les Experts), mais sur la vie d’aujourd’hui, elle est beaucoup trop « hors du monde » pour que cela soit crédible. Ou alors, Candice Renoir est la pire publicité pour le vieil adage qui dit que « Les voyages forment la jeunesse ».
J’ai parfois l’impression en la voyant de voir Charlie Crew dans la série Life. Sauf que lui, c’est 10 années en expatriation au contact des autres qu’il a passé mais 12 en prison. C’est peut-être un détail mais cela donne un côté ridicule au personnage, ridicule dont elle n’a pas besoin.
Candice Renoir n’est pas désagréable à regarder. Vous passerez un bon moment si vous aimez les séries policières classiques comme les Américains en font depuis longtemps.
Sur ce coup, la prise de risque de France 2 est plus que limitée: Candice Renoir est calibrée pour marcher (même si on sait qu’aucune recette n’est infaillible). Pour ma part, il me faudra un peu plus de « décalé », un peu moins encore de vie de famille (même si il n’y en a pas beaucoup, elle n’apporte pas grand chose à la série) et un élément feuilletonnant outre que de se demander si Candice arrivera à surmonter sa famille et son travail (par exemple faire revenir un élément de son passé) pour me donner envi de continuer à suivre la série.
Mise à jour: Candice Renoir a été renouvelé pour une seconde saison de 10 épisodes
Source: France 2/Boxeur de Lune
Crédits: © Fabien MALOT / FTV
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